vendredi 25 janvier 2013

Vite une gazette pour vous faire partager mes coups de coeur.
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Au début des parties club nous échangeons souvent nos impressions sur des livres que nous avons lus, il y a des prêts, la lecture se porte bien, là aussi nous pouvons arriver à transfuser notre plaisir,  le cas pour les deux livres lus cette semaine :

"Certaines n'avaient jamais vu la mer" et "En vieillissant les hommes pleurent."
Deux beaux bouquins, deux jours de lecture pour le premier, quelques heures pour le deuxième, je n'ai pas pu m'arrêter, je lisais et je répondais "ouais, ouais" à Christian qui me parlait des problèmes d'ordi, sa passion à lui. J'ai pris des photos pour témoigner de l'encombrement des tables aujourd'hui, il y en avait partout. Il testait la vidéo, j'avais une partie sur le mur de la cuisine, des ordis, imprimantes....

Tout d'abord "Certaines n'avaient jamais vu la mer", un pan de l'histoire mondiale inconnu pour beaucoup.
 Au début du 20ème siècle des japonaises partent pour les Etats-Unis rejoindre leurs maris épousés par procuration, elles ne les connaissent pas, elles n'ont vu que des photos anciennes. Après une éprouvante traversée du Pacifique elles arrivent à San-Francisco, elles étaient pétries d'illusions, elles vont déchanter, une nuit de noces brutale pour beaucoup, puis une vie misérable, elles doivent travailler, se louer, à des fermiers pour ramasser les légumes dans les champs, elles ne parlent pas la langue. Il y a les naissances des enfants qui eux s'américanisent alors qu'elles se sentent toujours aussi étrangères dans ce pays, les enfants s'intégrent et finissent même par avoir honte de leurs parents, leurs enfants rejettent leur histoire. Un jour la guerre avec le Japon éclate, les américains décident que les japonais sont des espions, il faut donc les déplacer dans des camps pour les surveiller, et à partir de là l'oubli complet, plus jamais nous n'entendrons parler d'eux.

J'ai beaucoup aimé ce livre, une petite chose m'a gênée, c'est l'énumération des moments de vie "certains" "elles", c'était trop. J'ai été touchée par le soin que ces femmes avaient mis dans la préparation de leurs bagages, les kimonos blancs qui devaient servir à leur nuit de noces et déchirés par la brutalité d'un mari, j'ai été touchée par leur courage, leur résistance face à l'humiliation. Julie Otsika a eu le prix Fémina du roman étranger, c'est mérité.

"En vieillissant les hommes pleurent" de J.Luc Seigle

- Alors là, si vous n'avez qu'un livre à lire en ce moment ce sera celui là. Un bouquin puissant, je vais y penser pendant longtemps. Michelle m'a prêté ce bouquin en me disant "Je pense qu'il est pour toi, tu verras, tu aimeras", j'ai pas aimé, j'ai adoré, subjuguée par ce roman qui me touche, un livre touché par la grâce, il me touche à plus d'un titre.
L'histoire se déroule sur une journée en juillet 1961, unité de lieu et de temps, dans un hameau près de Clermont-Ferrand. Albert Chassaing travaille chez Michelin, comme des centaines de paysans qui se sont transformés en ouvriers, la terre ne rapporte plus rien, cette terre a nourri des familles les siècles précédents et elle ne suffit plus, un drame que nous voyons très souvent dans des documentaires à la télé.
La télé, parlons-en, le poste va faire son apparition dans cette maison, acheté à crédit, Suzanne la mère veut voir son fils dans un reportage tourné pendant la guerre d'Algérie par "Cinq colonnes à la une". Albert ne se sent pas bien dans cette époque, il ne comprend pas l'engouement de sa femme pour la modernité, il a la nostalgie du travail des champs, il veut mourir, disparaître, faire place nette non sans avoir confié son fils à un voisin instituteur en retraite, il sait que c'est un littéraire qui ne sera jamais ouvrier. L'éblouissement de l'enfant devant les colonnes de livres. L'instituteur qui lui dit ;" En général c'est ainsi. La géographie, il faut voyager pour l'aimer. L'histoire, elle vit avec nous, même si on reste sur place toute sa vie. Qu'on le veuille ou non, elle finit toujours par s'asseoir à notre table."
Albert est un taiseux, il ne parle jamais de ses années de prisonnier de guerre, il a honte d'avoir été fait prisonnier sur la ligne Maginot. J'ai beaucoup appris sur la ligne Maginot, sur les mensonges politiques, rien n'a changé.
Sous le même toit vit la grand-mère qui est retombée en enfance, le fils de 10 ans Gilles qui a une passion pour la lecture, la lecture d'Eugénie Grandet de Balzac ponctue ce livre.
Tous sont des personnages authentiques, nous ne pouvons être qu'empathie pour eux. Il y a le suicide annoncé, mais bizarrement cette mort étant prévisible elle ne nous paraît pas violente. 

Les raisons pour lesquelles ce livre m'a touchée, c'est toute mon époque qui défilait.

J'ai connu une institutrice qui m'a donné la passion de la lecture, de l'histoire, elle n'était pas facile, sévère mais je l'aimais bien. J'aimais aussi la géographie, elle me permettait de voyager dans ma tête.
 j'ai connu la première télé que nous regardions comme au cinéma chez mes parents en 1961, assis sur des chaises, la musique de "cinq colonnes à la une" "qui donnait l'impression que l'histoire était en marche.".
J'ai connu les toilettes faites dans l'évier dans la cuisine avant de partir pour l'école, nous prenions un bain le samedi soir dans un grand baquet, un peu plus tard nous avons eu des grands bacs en ciment qui servaient de lavoirs et de baignoires en été, la buanderie. J'ai eu ma première salle de bains à 18 ans.
J'ai connu ces meubles en formica que nous achetions pour meubler les cuisines et les salles à manger, j'ai chez moi un très beau buffet d'époque acheté chez un antiquaire, il l'avait eu en échange d'une cuisine en formica.
J'ai connu cette existence cloisonnée, on ne mélangeait pas les affaires des hommes et des femmes, j'ai vu mes tantes soumises à un mari qui en faisait qu'à sa tête.
Des hommes choisis par certaines et pas par d'autres.
J'ai connu la guerre d'Algérie, la méconnaissance de cette guerre par les parents qui voyaient partir un de leurs enfants et pensaient que c'était une terre de sauvage où les lions rôdaient dans le désert, oui c'est vrai.
Les communistes qui devaient presque se cacher, ne pas avouer leurs convictions politiques lorsqu'ils habitaient un village, eux qui pensaient que Staline était un bienfaiteur, très naïvement d'ailleurs.






J'ai connu l'évolution de la technologie, cette soif de consommation qui a pris place après la soif de modernité.










Je connais un fils qui a été obligé de dépendre son père et qui a vécu un cataclysme dont il ne parle jamais.

Je connais ces moments où ma mère comme celle d'Albert retombe en enfance, c'est bien le terme employé, non? J'ai eu un grand moment de tristesse en lisant un passage sur sa mère "Aujourd'hui, elle n'était plus qu'une ombre sèche, ne pouvait plus rien faire seule, pas même se laver. Elle retombait en enfance, et dans cet abîme où son être tout entier glissait, sa vie disparaissait peu à peu, au point d'effacer les souvenirs des enfants qu'elle avait mis au monde. Tous les jours, Albert constatait à quel point sa mère l'oubliait et pourtant face au désastre de la mémoire maternelle..."
Les pages qui décrivent le moment où le fils doit faire la toilette à sa mère sont bouleversantes, pleines de pudeur et d'amour.Pourtant je reste persuadée que ce n'est pas le rôle des fils de faire la toilette à leur mère, une vieille éducation méditerranéenne.

J'espère vous avoir convaincu, ce serait dommage de passer à côté de ce bouquin, un bonheur de lecture, je lui mets 10 sur 10 à ce livre.

Je vais attaquer "Souvenirs" de Foenkinos, je résiste encore à l'envie d'acheter son dernier livre "Je vais mieux" sur le mal de dos.

Avant de vous laisser il faut que je vous raconte :


Hier, nous avons rencontré une dame qui est venue au club de Baden pendant quelques séances, nous avions l'impression qu'elle aimait jouer au scrabble et puis plus rien, plus personne, je savais qu'elle avait d'autres activités et je pensais qu'elle avait fait un choix. Nous en avons parlé, non ce n'est pas ça, c'est tout simplement qu'elle ne se sentait pas à l'aise, stressée au milieu des gens qui jouent depuis longtemps, angoissée par la pendule qui égréne les secondes, minable en constatant son score. Je lui ai demandé si elle avait été enseignante, j'en étais certaine, la réponse a été oui, les enseignants supportent mal de ne pas être les meilleurs, ils ont appris aux autres toute leur vie, ils supportent mal l'échec et l'idée que d'autres savent aussi. Elle était d'accord avec moi.
Elle est très sympathique, je pense comprendre son point de vue, chacun ressent l'échec au scrabble à sa façon.
Je ne cesse de dire aux nouveaux joueurs que le scrabble n'est pas une façon de prouver quelque chose, nous avons le sens du jeu ou pas, l'envie d'apprendre ou pas, ou tout simplement l'envie de passer un bon moment et de prendre du plaisir en compagnie des gens qui jouent mieux que nous ou plus mal que nous. Personnellement, je serais incapable de vous dire qui a mal joué à la fin d'une partie, ce n'est pas ma préoccupation, mon seul souci est que nous soyons heureux d'être ensemble en buvant un chocolat chaud ou un café et en dégustant des petits gâteaux.
Nous ne sommes pas en compétition dans une séance club, si cela avait été le cas j'aurais abandonné mes parties club au début de ma "carrière", non j'ai tout de suite su que ce jeu était fait pour moi et que si j'avais envie d'être meilleure il fallait que je bosse, il n'y a pas de miracle, je pouvais aussi me contenter de poser les mots que je connaissais et d'apprendre au fur et à mesure, c'est aussi possible.
J'ai pourtant commencé le duplicate au club de Quimper, avec des joueurs aguerris, j'aurais pu me décourager, mais la passion du scrabble et on peut écrire ce mot fort, passion, ne m'a plus lâchée. J'attendais la partie club avec impatience et j'ai encore toujours le même plaisir à me rendre à ce rendez-vous. J'ai souvent réussi à convaincre des joueurs de rester malgrè leur désappointement, j'avais l'impression de faire une transfusion, communiquer mon plaisir de jouer à l'autre ; moi aussi je n'aime pas l'échec, là c'est de ne pas avoir réussi à retenir une joueuse.

Je n'ai pas de dessins, le site qui publie des dessins humoristiques a été piraté, il faut attendre qu'il refasse sa page.  Bye MClaire.





jeudi 17 janvier 2013

La neige est annoncée pour cette nuit, le Morbihan est en vigilance orange, c'est assez rare. Nous avons des provisions dans le placard, ce ne sera pas la peine de sortir, pas de quoi soutenir un siège mais assez pour deux ou trois jours. Je sens que je vais adorer cocooner, tout en pensant à ceux qui travaillent et qui sont obligés de s'aventurer sur les routes par temps de verglas.

Je viens de lire le classement des pays où il fait bon vivre, nous sommes loin 20ème, le premier est la Norvège, 2ème Danemark et 3ème Suède.
Je suis d'accord, la Norvège est un très beau pays mais de là à y vivre, il me semble que je ne pourrais pas, trop de mois sans soleil ou si peu, un niveau de vie bien au dessus de nos moyens, tout est très cher, trop de calme, les habitants semblent indifférents ou simplement trop polis, vous paraissez transparents à leurs yeux, pas d'alcool dans les hypers, ce n'est pas le plus important  mais quand même un petit verre de rouge de temps en temps ne fait pas de mal, il y a des magasins d'état qui vendent de l'alcool que dans les villes de plus de X habitants à des prix prohibitifs, la nourriture bah! nous n'avons jamais mangé autant de riz aux tranches de poitrine sous vide et sauce tomate que là-bas, il fallait bien se nourrir, les coffres de la caravane étaient pleins en partant, nous avions épuisé nos provisions tellement les produits des supermarchés ne nous inspiraient pas. Les poissons sont fumés ou surgelés, Bergen a été le seul endroit où nous avions pu manger du poisson frais acheté sur le port.
En redescendant sur la France, nous étions passés par l'Allemagne, ce pays nous semblait le temple de la gastromonie après ces trois semaines en Norvège. Je me souviens encore de l'odeur des saucisses grillées au barbecue chez nos voisins de camping, nous débarquions du bateau et nous avions faim de nourriture familière.
Ceci dit, si l'occasion se présentait nous referions bien le voyage, c'est vraiment un pays magnifique...pour des vacances. Tout a peut être changé, il faudrait vérifier.


J'avais claironné dans ma dernière gazette que je n'avais plus rien à lire, ce n'est plus le cas, samedi au simultané j'ai été fournie en lecture par Michèle qui est arrivée avec un sachet plein de livres, j'en avais lu certains, mais il m'en reste 5, là aussi j'ai des provisions.

Danièle m'a aussi prêté "Certaines n'avaient jamais vu la mer" de Julie Otsuka, il vient juste de sortir, le sujet : Des japonaises qui ont quitté leur pays au début du XXème siècle pour épouser aux Etats-Unis un homme qu'elles n'ont pas choisi.
Il semble que ce soit un roman un peu déroutant, l'écriture est particulière, je vais juger par moi-même. J'attaque la lecture de ce livre ce soir ou demain. Je vais rester dans l'univers japonais.




J'ai donc à lire : "Le dernier qui part ferme la maison" de Michèle Fitoussi -
"Le quai de Ouistreham" de Florence Aubenas.
"L'aube le soir ou la nuit" de Yasmina Reza.
"Le contenu du silence" de Lucia Etxeberria.

Et j'ai lu aujourd'hui "Dans la mer il y a des crocodiles" de Fabio Geda - Un petit livre passionnant. L'histoire vraie d'un enfant afghan de 10 ans. J'ai refermé le livre avec les larmes aux yeux.
Enaiat fait partie de l'ethnie des Hazaras, cette minorité est persécutée par les talibans et les pachtounes en Afghanistan, les talibans ferment l'école d'Enaiat, tuent son instituteur et menacent les familles. Les talibans ne sont pas toujours des Afghans loin de là, il y des talibans qui arrivent de tous les pays.
Pour sauver son fils la maman d'Enaiat l'amène au Pakistan et l'abandonne dans ce pays après plusieurs recommandations, l'enfant ne se doute pas que sa mère ne sera plus là un matin en se réveillant. Il devra se débrouiller seul à dix ans dans une ville sans pitié pour les enfants. Il est débrouillard, arrivera à travailler pour se nourrir, il y a aussi l'amour de la vie qui le sortira souvent de situations dramatiques. Enaiat ne se satisfait pas de cette vie au Pakistan et pense qu'ailleurs ce sera toujours mieux, il décide de partir et commence une sorte de road-movie, l'Iran, la Turquie, la Grèce et enfin l'Italie. Le chemin habituel des migrants dans la souffrance, la peur, la brutalité, mais aussi dans la tendresse, l'entraide entre migrants du même pays, les liens d'amitié qui se tissent.  La marche dans les montagnes turques est vraiment émouvante. La générosité de quelques personnes rencontrées m'a fait penser au très beau film "Welcome". L'auteur qui a servi de relais à Enaiat pour raconter son histoire sait décrire l'épopée, l'écriture est précise, il y a aussi de l'humour.

Évidemment en lisant je n'ai pas pu m'empêcher de faire la comparaison entre nos enfants du même âge qui abordent à peine l'adolescence et cet enfant qui à 10 ans apprend tout de la vie, fait face avec une grande maturité et se souvient toujours des principes que sa maman lui a inculqué avant de partir. Le regret de ne plus aller à l'école pour apprendre, sa soif de savoir, faut-il que les enfants soient moins gâtés par la vie pour avoir autant envie d'apprendre?

"il faut toujours avoir un désir devant soi,comme une carotte devant un âne, parce que c’est en essayant de satisfaire ses désirs qu’on trouve la force de se relever, il faut toujours avoir un rêve au-dessus de la tête, quel qu’il soit, alors, la vie vaudra la peine d’être vécue "

Après avoir lu ce bouquin nous ne pouvons plus avoir le même regard sur les migrants qui risquent leur vie, la perdent souvent pour atteindre "le paradis". Comme souvent les livres nous font voir les choses autrement.
A la fin du livre Enaiat arrive à contacter sa maman par téléphone :
"Puis il m'a dit : Attends. Il voulait me passer quelqu'un au téléphone. Mes yeux se sont remplis de larmes. J'avais déjà compris qui c'était.
J'ai dit : Maman.
A l'autre bout pas de réponse.
J'ai répété : Maman.
Du combiné est arrivé un souffle léger, humide et salé. Alors j'ai compris qu'elle pleurait, elle aussi. Nous nous parlions pour la première fois depuis huit ans. Ce sel et ces soupirs étaient tout ce qu'une mère et un fils peuvent se dire, après tant d'années. Nous sommes restés comme ça, en silence, jusqu'à ce que la communication soit interrompue.
A ce moment, j'ai su qu'elle était encore vivante et peut-être que là, pour la première fois, je me suis rendu compte que je l'étais aussi.
Je ne sais pas bien comment. Mais moi aussi, j'étais vivant."

J'ai refermé le livre les larmes dans les yeux, pleine d'admiration devant ce petit garçon qui nous donne une belle leçon d'optimisme et de courage, survivre à tout prix avant de vivre tout simplement.
Je ne peux que vous le recommander.

QUELQUES DESSINS :

Jack Lang l'indestructible. Il doit avoir un beau budget d'infiltritions botox. A chaque fois que je le regarde je pense à la tête d'un cheval.






Nous sommes en guerre encore une fois, après la l'Afghanistan, la Libye, le Mali.








Les otages en Algérie, c'est dramatique, le trésor de ce pays est dans son sous-sol, il ne peut qu'attirer les terroristes pour nuire à l'équilibre de cette région.






J'étais dans un magasin à Vannes et la vendeuse a commencé à parler du mariage pour tous, je ne sais pour quelle raison, si je n'avais pas eu autant envie de ce que j'étais venue chercher, je l'aurais plaquée sur place "Vous comprenez, madame, je n'ai rien contre, mais les enfants, les enfants..." tout ce qu'on entendait à longueur de journée à la radio et à la télé, je lui ai répondu "Vous pensez que les familles recomposées et décomposées c'est mieux, les enfants sont beaucoup plus tolérants que leurs parents, ça ne pose pas de problème à l'école, beaucoup moins que vous pensez. ll y a des enfants de divorcés qui sont très perturbés, alors?" J'avais juste envie de la contrarier. Laissons les gens décider et le fait que cette Frigide se soit mêlée de ça me fait prendre la position inverse. Une délurée qui a mené une vie de bâton de chaise donne des leçons, on aura tout vu. Le noble de Vendée qui défile alors que dans sa propre famille il se passait des choses abjectes, il ne voulait pas savoir, oui on aura tout vu. A mon avis beaucoup de bruit pour pas grand chose, il faudra faire des statistiques si la loi passe.     Bye MClaire.


jeudi 10 janvier 2013

J'avais trop d'occupations, trop de livres à livre, trop de scrabble, trop de tout pour avoir le temps d'écrire une gazette.
J'y pensais, mais il faut trouver le bon moment, avoir quelques heures libres devant soi, ne penser qu'à ça et ne pas se disperser comme je le fais souvent. Cette fois j'y suis, allons-y.

Ma petite-fille a trouvé un appartement, elle avait dans l'idée de s'installer avec son amoureux, cela va être fait. Gros chagrin de la maman, le prétexte les études qui  risquent de ne pas d'être prises au sérieux, l'avenir professionnel, moi je ne pense pas que ce soit le principal souci, c'est juste que sa petite fille s'envole, maman-poule voit son poussin devenir grand, il a fallu rassuré le poussin et faire comprendre à la maman que Laura fait exactement ce qu'elle a fait il y a plus de 20 ans, c'est à ça que les mamies servent, jouer les conciliatrices.
C'est fou ce que cela peut être facile pour nous, nous sommes lucides et pas emportées par des sentiments qui nous font perdre tout raisonnement. Le rôle des grands-parents est vraiment confortable. J'ai dit à Laura qui part s'installer à cinq minutes en voiture de chez ses parents "Tu n'as qu'à promettre d'envoyer des cartes postales".
Il y a une chose qui a failli me faire éclater de rire, j'ai réprimé parce que je compatissais un peu au chagrin de ma fille, elle m'a dit avec un gros sanglot dans la voix :"Tu te rends compte, elle n'a même pas une machine à laver le linge." Comme si c'était la chose la plus importante au monde lorsque les jeunes s'aiment, avoir une machine à laver le linge. Moi, ma première machine à laver a été achetée lorsque j'avais trois enfants et il n'y avait pas de laverie automatique. 
J'avais envie de choisir des belles assiettes pour son installation, je suis frustrée, elle a laissé un SMS avec le prix et a demandé si elle pouvait les acheter, c'est fait, nous n'avons plus qu'à faire le chèque. Ce n'était vraiment pas ruineux, finalement c'est sans doute mieux pour nous, j'aurais eu des tentations et j'aurais acheté plus qu'elle ne demandait, je me connais, je me serais réinstallée par procuration.
Ils ont de la chance les jeunes qui s'installent, il y a plein de jolies choses, ils peuvent courir les "trocantes" et se meubler sans se ruiner. Ce n'était pas notre cas. Leurs priorités ne sont pas les mêmes, la télé, la chaîne hifi, les décodeurs, le portable et ils sont heureux, même s'ils mangent sur la table de salon. Nous avons une banquette clic-clac qui nous encombre, nous essayons de leur refiler et ils n'en veulent pas, elle n'est pas moche et presque neuve, mais non. Je fais pourtant l'article, je n'arrive pas à la placer.
Aujourd'hui tout est rentré dans l'ordre, la maman et la fille sont rassurées. Etant donné que l'amoureux et mon gendre sont des footeux, mère et fille pourront boire un café ensemble dans le petit nid de Laura le dimanche après-midi. Ce n'est pas une bonne idée?

Passons à la rubrique lecture :

Dans ma dernière gazette j'étais en train de finir "La ballade de l'impossible". J'ai aimé, j'ai lu ce livre sans ennui, mais je ne suis pas certaine qu'il plaira à la majorité des lecteurs.
C'est un bouquin qui traite de l'orientation de sa vie, l'histoire se déroule sur une année, un rythme assez lent. Il y a la difficulté de vivre lorsqu'une douleur est trop grande, les jeunes se suicident assez facilement dans ce livre, dans la vraie vie aussi les suicides sont fréquents.
Le sexe est aussi très présent dans cette université japonaise, je pensais les japonais assez silencieux sur ce sujet, je me trompais.
Il y a aussi un amour impossible qui conduit à la folie et un amour parallèle qui lui se construira dans la douleur mais avec beaucoup d'espoir. Les désirs et les attentes des uns et des autres sont toujours décalés. C'est souvent poétique, souvent très sensuel.
Pour moi c'est un beau roman, mais je ne vais pas vous inciter à le lire absolument, je vous laisse le choix, lire ou ne pas lire. Il est en livre de poche.

"Le jeu des ombres" de Louise Erdrich.

Je viens juste de le finir, j'ai lu assise, debout pendant trois minutes, chez le médecin dans la salle d'attente, au lit alors que je ne lis jamais au lit, vous avez compris j'ai adoré. Roman magistral. Louise Erdrich, je ne connaissais pas du tout, une vraie découverte.
L'histoire d'un couple qui s'est beaucoup aimé et qui se déchire. Lui, Gil est un peintre reconnu, un seul modèle sa femme Irène "America", elle est écrivaine. Elle écrit aussi son journal intime qui est bien planqué, mais un jour elle découvre que son mari a trouvé son agenda et le lit aussi. A partir ce cet instant elle décide de le manipuler en écrivant des choses qui lui feront du mal, elle ne l'aime plus, veut le quitter, lui ne veut pas.
Elle écrira donc un autre agenda, le vrai qu'elle met bien à l'abri. La guerre psychologique est lancée.
C'est l'histoire d'une relation destructrice. Il y a aussi le vin qui est très présent, elle boit trop. Elle le déteste mais elle n'arrive pas à partir, il y a des moments d'intense tendresse entre eux, de complicité aussi. Tout est ambigu.
Ils ont trois enfants spectateurs du déchirement de ce couple. J'ai beaucoup aimé la description des enfants. Ils sont pris en otage par Gil qui menace de les garder si Irène s'en va. Il y a cet amour exclusif, possessif, tragique et en toile de fond les tribus indiennes dont Gil et Irène sont issus. Les coutumes, les cicatrices de cette histoire collective qui a marqué la conquête de l'Amérique par les blancs.
La famille fréquente les powwows, ces rassemblements d'indiens d'amérique du nord.
Le peintre George Catlin est souvent cité dans ce livre, spécialisé dans la représentation des indiens, je ne connaissais pas.

La fin ne peut être que tragique évidemment.  

La mère de l'auteure est une ojibwa (y), donc amérindienne.

Je vous recommande ce roman sublime,haletant comme un thriller, mais il n'est pas en livre de poche

Incroyablement je n'ai plus rien à lire, sauf le bouquin sur DSK et Anne Sinclair acheté un euro, je vais m'y mettre avant d'aller fouiner à la fnac, j'attends aussi que Michele me prête le dernier de J.M Guenassia "La vie rêvée d'Ernesto G". Si vous avez un livre qui vous a beaucoup plu vous pouvez me faire un mail. Vous trouverez mon mail sur le site
http://scrabblevannes.jimdo.com/

QUELQUES DESSINS :

   Ces deux là ne méritent pas que nous nous intéressions à eux, sauf pour en rire.









C'est vrai, il dit bien qu'il est pour le mariage pour tous du bout des lèvres, lui qui n'a jamais voulu que Ségo lui passe la bague au doigt, ni Valèrie et je trouve qu'il gère très bien ce genre de chose. Si le général voyait ça, il s'en étranglerait.







Pour l'instant ce n'est pas la peine de courir au supermarché, ici tout est tranquille.








J'ai de la chance, Christian adore faire les magasins avec moi, mais je ne suis jamais arrivée à lui faire porter autant de paquets en une seule fois, je suis très raisonnable, je le fais en plusieurs fois !!






Pour finir, oui pensons à ceux qui sont dans la rue, il va faire très froid ces prochains jours.   Bye MClaire.
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