lundi 2 juin 2014




J'ai manqué de temps pour lire, festival de scrabble à Vichy oblige, j'ai bien essayé mais trop distraite par ce qui se passait autour de moi, de toutes les façons en arrivant à Vichy il ne me restait pas grand chose à lire, le bouquin était bien entamé, je l'ai fini aujourd'hui. Ce livre, je l'ai acheté un peu au hasard, la couverture me plaisait, j'ai bien fait, le choix s'est révélé bon, mon don pour choisir les bouquins a fonctionné !

Un livre étrange, attachant, je n'ai jamais rien lu de semblable.

J'ai aimé l'histoire de la petite Rose qui vit normalement jusqu'à l'âge de neuf ans et qui se découvre subitement un don étrange en mordant dans ce gâteau au citron que sa mère a confectionné pour son anniversaire, en mangeant elle goûte les sentiments de ceux qui confectionnent sa nourriture, elle devine leur état d'esprit au moment exact où ils ont cuisiné le plat.
C'est très dérangeant de posséder ce pouvoir, surtout lorsqu'elle devine ce que ses proches cachent, cela peut provoquer des énormes chagrins, comment supporter ce monde qu'elle ne soupçonnait pas? La petite fille finira par se nourrir uniquement avec de la nourriture industrielle, fabriquée par des machines.
Sa mère et son frère mènent des vies parallèles, elle le découvrira.
Une famille qui semblait normale se révèle complètement atypique. La petite fille essaie de faire comprendre à ses parents que ce don la rend malheureuse mais ils n'entendent pas.
Le père et la fille s'aiment mais ils ne partagent pas grand chose, la communication se fait mal. La mère n'est pas épanouie et semble avoir un penchant pour Joseph le frère, Rose découvrira le secret de sa mère en mangeant la nourriture qu'elle confectionne.
Le personnage de Joseph est très complexe, il est brillant, surdoué mais n'a qu'un copain George, il se renferme dans sa chambre et ne supporte pas sa soeur si elle fait une intrusion dans son antre. Rose trouvera en George un frère de substitution et même un peu plus.
Il y a une grand-mère qu'ils ne voient jamais et qui envoient des colis avec des objets hétéroclites, usagés, bizarres

Nous suivons la vie de Rose pendant quinze ans, la jeune fille n'est pas vraiment heureuse, trop d'événements sont arrivés. C'est très difficile de supporter le fait d'être différent pour une adolescente et plus tard pour une adulte, de dérailler du réel dans l'irréel comme le fait son frère pour échapper à cette famille. Elle finira par avoir une conversation avec son père et découvrira qu'elle n'est pas la seule à avoir des pouvoirs dans ce milieu familial qui au départ semblait tellement ordinaire. Il est regrettable que le silence règne dans cette maison.

J'ai aussi apprécié la façon de décrire Los-Angelés, l'atmosphère de cette ville et le quotidien des banlieues, rien à voir avec Hollywood.

Avoir un don de voyance, de guérir peut être traumatisant. Nous avons certainement tous des pouvoirs non exploités, je crois à la prémonition, à la transmission de pensée, pas à la voyance, trop de charlatans; Le pouvoir de guérir certaines choses j'y crois, j'ai eu l'occasion de le constater, brûlée par les rayons de la radiothérapie une copine qui a le don de guérir les brûlures a fait disparaître toutes les traces en deux jours, plus rien, la peau est redevenue nette alors que j'étais profondément brûlée. Les médecins y croient aussi puisque les hôpitaux utilisent ces personnes dans les services des grands brûlés. Ces dons ne sont pas encombrants, au contraire.

Tout le contenu du livre est dans le titre "La singulière tristesse du gâteau au citron", un bouquin doux et acide, bien traduit, écrit comme une fable.
Il vient juste de sortir en poche, j'ai aimé, je pense que nous aimons tous ces histoires un peu extraordinaires.

J'ai une petite provision de bouquins pour les jours qui viennent. Je vais commencer "Petites scènes capitales" de Sylvie Germain, une auteure que je ne connais pas du tout. Je vais avoir le temps de lire, nous serons en caravane, le repos complet, en espèrant avoir du beau temps.

Bye MClaire.