samedi 11 octobre 2014



Un vrai, un très grand bonheur de lecture. Vous ne pourrez pas rester insensible à ce livre si vous ne l'avez pas encore lu, il a été un immense succès dans les pays scandinaves et en Allemagne.

J'aime beaucoup les écrivains nordiques, je ne connaissais pas Bergsveinn Birgisson. Je badais dans les allées de Leclerc-Culture sans idée précise et la couverture du roman était attirante, j'ai pris le livre, j'ai lu le résumé de l'histoire et j'ai su que j'allais beaucoup aimer. Aucune déception, au contraire.

J'aime les écrivains nordiques autant que les écrivains latins, par opposition, j'aime aussi les pays nordiques et j'aimerais aller en Islande. L'Italie me plaît, la Norvège, la Suède aussi, évidemment pour des raisons différentes, nous passons du bruit de la rue, des gens qui parlent fort, des sentiments exprimés au silence, à la discrétion, l'impression d'être dans un autre monde, déconcertant pour nous latins et la nature est splendide.

L'histoire se passe en Islande, c'est une longue lettre de 130 pages adressée à Helga, l'auteur Bjerni a aimé passionnément Helga et à l'orée de sa mort il lui adresse une lettre pour lui dire combien elle a été importante dans sa vie malgré sa lâcheté à lui, il n'a jamais voulu quitter sa campagne pour la suivre à Reykjavik, ils étaient mariés chacun de leur côté, elle était prête à tout pour lui et lui non malgré son immense passion pour elle.
Ce roman est un hymne aux traditions, à la campagne, à la vie calme, simple, au désir crûment décrit quelquefois, à l'amour obsessionnel et Bjerni a un amour inconditionnel pour la nature, pour ses brebis, pour la pêche en solitaire, pour son travail de contrôleur de fourrage et cet amour l'empêche d'assouvir son amour pour Helga jusqu'à la fin, il se spolie seul.

'Certains meurent de causes extérieures. D'autres meurent parce que la mort depuis longtemps soudée à leurs veines travaille en eux, de l'intérieur. Tous meurent. Chacun à sa façon. Certains tombent par terre au milieu d'une phrase. D'autres s'en vont paisiblement dans un songe. Est-ce que le rêve s'éteint alors, comme l'écran à la fin du film ? Ou est-ce  que le rêve change simplement d'aspect, acquérant une autre clarté et des couleurs nouvelles ? Et celui qui rêve, s'en aperçoit-il tant soit peu ?".

Ce sont les premières phrases du livre.

L'écriture est souvent poétique, j'étais touchée à chaque ligne par les mots du narrateur.

"L'amour ne se réduit pas au romantisme citadin où il s'agit de trouver la seule, la vraie qui comblera votre âme jusqu'à la faire déborder et dégouliner telle une pompe intarissable. L'amour est présent aussi dans cette vie que j'ai menée ici, à la campagne."

"Ici à la campagne, j'ai eu de l'importance. Et si ce n'est qu'une idée, au moins aurai-je eu l'impression d'en avoir. Voilà une différence qui compte. Ici j'ai pu voir le fruit du travail de mes mains".

"Je ne veux pas dire que tout est réellement merveilleux par ici, ni que les gens sont des anges. Bien sûr, ici il y a des ragots, la jalousie, et toutes sortes de conneries qui vont avec l'espèce. Mais ces gens là vous dépanneront d'un pneu de tracteur en cas de besoin".


Il dit quelquefois en parlant de sa Belle "Tu es belle comme un tracteur" mais pour lui c'est la plus merveilleuse façon de décrire la beauté d'Helga. 

J'ai aimé le passage où il décrit tout ce qu'il fait de ses mains et pas des objets qui viennent des quatre coins du monde "Le premier a une âme et l'autre non".

J'ai aimé découvrir l'âpre existence de ces Islandais qui ne peuvent pas enterrer leurs morts lorsque tout est gelé, le chapitre du fumage du corps pour attendre le printemps est saisissant. 

Je sais que si je visitais ce pays je ne pourrais pas l'oublier parce qu'il ne doit ressembler à aucun autre.

J'ai aimé faire ce voyage en lisant ce livre à défaut de le faire vraiment mais qui sait?

Lisez ce roman, vous ne regretterez pas ces quelques heures passées dans votre canapé parce que vous n'arriviez pas à lâcher le livre.. C'est un magnifique chant d'amour, adressé à une femme et à la nature... 

J'ai quelques livres qui attendent, Michelle a alimenté la pile. Hier, j'avais acheté en poche "Immortelle randonnée" de J.C Rufin et il a été oublié sur le tapis de la caisse chez Carrefour, je vais le récupérer la semaine prochaine, j'attendais avec impatience qu'il sorte en poche, je vais encore attendre un peu.


 Bye MClaire.