dimanche 7 août 2016


Pas de visage à mettre sous cette couverture de livre, Elena Ferrante est un ou une écrivain mystère, elle ne donne jamais d'interviews, elle serait née ou il serait né à Naples et vivrait en Grèce.
Je ne suis pas arrivée à deviner si l'écriture était celle d'un homme ou d'une femme, je penche pour la femme ou l'homme a une grande sensibilité féminine. Peu importe, le livre est réussi, j'avais du mal à le laisser sur un coin de table pendant plus d'une  heure, je lisais.
Dés les premières pages nous sommes plongés dans l'ambiance de Naples, les années 50, quartiers pauvres, immeubles bruyants, on parle fort, on s'interpelle, les enfants jouent dans la rue, deux petites filles s'observent, Lila et Heléna, elles vont dans la même école, deviennent amies et ne se quitteront plus, Héléna la plus timide est en admiration devant l'assurance de la maigrichonne Lila, Lila qui travaille bien à l'école, qui apprend vite, qui a une soif de savoir que lui envie Héléna, seule solution l'égaler pour ne pas souffrir de la supériorité de son amie, elle deviendra aussi une élève que les instituteurs félicitent, encouragent pour faire des études. Elle fera tout pour s'émanciper de l'emprise de son amie, c'est Lila qui provoque, Lila la frondeuse, Lila qui règne sur tout ce petit monde qui habite le quartier, Héléna suit mais souffre et pourtant cette amitié résiste, elles ne se perdent jamais très longtemps de vue.
La rivalité s'installera lorsque Lila qui aime tant apprendre sera obligée de quitter l'école pour aider sa famille alors qu'Héléna au prix de gros sacrifices continuera d'étudier et de brillante façon.
Elles grandissent, les garçons qui les entourent se transforment en petits mâles machos, il y a les rivalités entre ceux qui voudraient tant conquérir Lila, elle est à leurs yeux fascinante mais elle résiste.
Il y a les haines ancestrales entre les familles, la Camorra en toile de fond, ceux qui réussissent, ceux qui végètent, les jalousies et surtout Naples qui est toujours là présente.

Ce que j'ai aimé :

J'avais toujours des images du cinéma italien en tête, j'imaginais Sophia Loren, Anna Magnani enfants, enfants pauvres élevés dans les rues de Naples ou de Rome, tous les cinéastes de cette époque, ceux qui ont filmé l'Italie avec un immense talent, ce beau cinéma italien qui n'existe plus.

J'ai été élevée dans un pays méditerranéen, je retrouvais cette façon de vivre dans un milieu ouvert, les portes n'étaient pas closes, les familles se connaissaient, s'aimaient ou se détestaient, les enfants jouaient dans la rue, ils ne jouent plus dans les rues à notre époque. La photo de la couverture du livre est très parlante.

L'amitié si bien décrite, il y en a toujours une qui domine l'autre, une qui est prête à faire des bêtises pour éblouir l'autre, pour fasciner l'autre, des bêtises ou l'éblouir par son savoir, avec un brin de méchanceté, j'apprends, toi non, tu ne peux plus aller au lycée. Lila restera sur le bord de la route pendant qu'Héléna sera félicitée au lycée. Lila se vengera d'une autre façon, mais sera t-elle heureuse ?
La précocité des amours, Lila se marie à 16 ans, les filles se mariaient jeunes dans les pays méditerranéens. Les familles ne plaisantaient pas avec ces choses là, les frères surveillaient les soeurs, La sensualité est là, au fil des pages, les filles se transforment, les garçons aussi.
Il y avait de la violence dans les quartiers populaires de Naples. On se battait pour défendre l'honneur de la famille.

Un beau livre sur l'amitié, sur la condition des femmes, sur la société italienne,  sur le boum économique de cette époque,
Un bouquin très très attachant. 

Je vous incite à lire ce roman, il y a une suite que je vais m'empresser d'acheter. "L'amie prodigieuse" est en poche.

Bye MClaire.