vendredi 7 décembre 2018

Anne Quéméré "L'homme qui parle juste."



Vous avez aimé lire Jack London "L'appel de la forêt" "Croc-Blanc." vous devriez aimer "L'homme qui parle juste", j'étais captivée par ce récit.
Anne Quéméré est une navigatrice de l'extrême. Finistérienne, de Quimper.

"La première fois que j'ai posé le pied sur le sol dénudé des Territoires du Nord-Ouest, je ne savais pas ce que j'allais trouver. Alors que je déambulais dans le hameau de Tuktoyaktuk, j'arrivais devant un étonnant bateau en bois, à ses pieds une sépulture où un nom était inscrit, Father Robert Le Meur 1920-1985. Ma curiosité était piquée..Un Breton enterré à Tuktoyaktuk, il fallait que j'en sache plus.."

Aidée par la famille de Robert Le Meur, ses neveux, par Sister Faye qui lui a ouvert la mission de Tuktoyaktuk, par Charles Arnold spécialiste des sociétés inuites, Anne Quéméré a pu écrire ce bouquin, la vie du Père oblat Robert Le Meur parti vivre dans le Grand Nord à l'âge de vingt-cinq ans. Evidemment, elle a dû combler des blancs.

Robert Le Meur quitte sa Bretagne natale à la fin de la guerre, en juillet 1946, il traverse l'Atlantique à bord de l'Oregon, arrive à New-York, descend le fleuve Mackenzie à bord du Sant'Anna, d'autres étapes, il arrivera deux mois plus tard à Tuktoyaktuk sans avoir la moindre idée de ce qui l'attend, mais il reste serein, il va vivre ce qu'il souhaitait, conscient d'avoir laissé une vie derrière lui, sa famille, sa terre bretonne à laquelle il était profondément attaché. Il voulait vivre ailleurs, un ailleurs qui l'attendait.
Il découvrira la langue, la construction des mots interminables, les enfants inuvialuits et en particulier An'ngik, un enfant qui a "le regard empreint de la tristesse qui ne le quitte jamais." Cet enfant le ne quittera pas, nous le retrouverons beaucoup plus tard dans le livre, à Vancouver.

J'espère vous avoir donné l'envie de lire ce livre, vous découvrirez la vie rude de ce peuple, leur hospitalité, la nature impitoyable, les Inuits doivent l'affronter pour vivre. Leur dépendance aux animaux pour survivre. Les femmes et les hommes ont ou avaient des rôles bien définis. Un peuple pacifique et doux.
J'avoue une chose, leur façon de se nourrir n'est pas tout à fait de mon goût, mais lorsque nous avons faim....


"Et parce qu'en Arctique on n'a pas d'autre choix que "d'être ce que l'on est", ceux dont il partageait la vie le nommeront Oqayuyualuk, "l'homme qui parle juste". Un bel hommage à celui qui a défendu un des peuples les plus isolés de notre planète. 

J'ai trouvé ce livre chez Easy-Cash, pour un prix dérisoire, il a été édité chez Arthaud en février 2018, il ne doit pas exister en poche.
J'ai beaucoup aimé ce livre.

Bye MClaire.