jeudi 16 janvier 2020

Sylvain Prudhomme "Par les routes"




Il existe des livres que nous avons aimés et que nous oublions, nous relisons la quatrième de couverture pour nous les remettre en mémoire. Il existe des livres que nous avons aimés et que nous n'oublierons jamais, Sylvain Prudhomme a écrit un roman magnifique d'une grande mélancolie, j'étais vraiment triste en le renfermant, encore, encore un peu, je n'avais pas envie qu'il se termine.

Il y a Sacha l'écrivain celui qui restera, et l'autostoppeur qui a toujours besoin d'aller voir ailleurs, Marie et son fils Agustin, oui Agustin pas Augustin, l'attendent dans cette ville jamais nommée, V. V est située dans le sud de la France
Par le plus grand des hasards Sacha qui a très bien connu l'autostoppeur avec qui il a parcouru des pays, Sacha s'installe à V. Il n'a plus revu son ami depuis une quinzaine d'années, la fin de sa période nomade, plus de nouvelles et il le découvre installé avec femme et enfant, vivant de petits boulots pour partir lorsque le désir devient trop pressant, Marie comprend, l'enfant s'adapte.
Marie est traductrice, elle a traduit Marco Lodoli, un écrivain qu'elle admire. Je ne connaissais pas Lodoli, jamais rien lu de lui.
L'autostoppeur part, Sacha rend visite à Marie et va chercher Agustin à l'école, comment ne tomberait-il pas amoureux de Marie? Le trio prend des habitudes jusqu'au retour du compagnon qui devine mais qui s'efface, il repart. Il enverra des cartes postales chaque jour, une manière de ne pas se faire oublier, des villages traversés qui portent des noms bizarres, des vrais villages qui existent, je vérifiais ! La cartographie de la France.
Marie n'est pas Pénélope, elle se détache avec tristesse.

Vous lirez ce roman, je ne vais pas tout vous raconter.

J'ai tout aimé.

J'ai aimé, j'ai appris, je n'ai pas sauté une ligne. Il est question de famille, Agustin aime son papa mais il aura besoin de Sacha. Il est question d'amour, de solidarité, d'humanisme. De nos rapports avec les autres.
Il est question de liberté, de vies possibles. "Pourquoi cet éternel j'aurais pu, nous aurions pu." Nous pourrions avoir le choix de notre existence.
L'écriture est belle, très juste, chaque mot nous touche et à la fin il nous reste une indicible mélancolie, même si la vie a été très généreuse avec nous.
Jeunes nous avions envie de parcourir le monde, ce n'était qu'un rêve, "Nous aurions pu?" J'achetais tous les livres qui parlaient de voyages en camping-car.

Un roman qui est sublime, un roman qui prend les chemins de traverse, un roman qui se termine dans un petit village de l'Ariège qui se nomme CAMARADE.

Bye MClaire.