dimanche 22 mars 2020

Victoria Hislop "Ceux qu'on aime."




Magnifique, inoubliable, pour moi la première qualité d'un livre est qu'il reste inoubliable.
J'avais aimé "L'île des oubliés", ensuite j'avais lu "La ville orpheline" avec moins de plaisir que "L'île des oubliés", j'ai retrouvé une grande écrivaine, 456 pages dévorées sans une seconde d'ennui.
Nous aimons la Grèce, nous y sommes allés deux fois et une fois en Crète. Ce pays a souffert, j'ai découvert des pans de son histoire restés inconnus, la chasse aux communistes, une chasse cruelle, les femmes battues qui ne voulaient pas signer une lettre de renoncement à leur idéal, la "dilosi" qui leur permettait d'être libérées...

Le livre nous fait parcourir toute la période de 1930 à 1999, tous les gouvernements qui se sont succédé. L'occupation allemande, la guerre civile, la dictature jusqu'au gouvernement socialiste d'Andreas Papandréou qui a enfin autorisé le retour des communistes qui avaient fui le pays.
C'est avant tout l'histoire d'une famille qui a activement participé à l'histoire de la Grèce.
Racontée par Themis, saga familiale et historique.
Quatre générations se succèdent dans cet appartement situé dans un quartier d'Athènes, tout près du Parthenon.
Si vous êtes méditerranéens vous comprendrez l'importance de la famille, ce besoin d'être ensemble, de former une tribu, les coups de gueule, une famille qui peut aussi se détruire si tous ne sont pas du même avis, n'ont pas les mêmes croyances, les mêmes avis politiques et au centre la grand-mère Kyria Koralis, celle qui entend tout et qui voudrait l'harmonie, qui ne veut pas l'explosion de sa famille. Celle qui cuisine, fait des gâteaux, fera tout pour nourrir les siens pendant les périodes de restriction, une parfaite "yaya" méditerranéenne. La famille sortira meurtrie mais elle se retrouvera autour de Themis....

Lisez ce livre pour connaître son histoire, je ne dis plus rien.

J'ai aimé cet attachement aux traditions, j'ai connu ma famille maternelle où les uns s'occupaient toujours des autres jusqu'à son explosion en 1962, départ de son Algérie natale, une famille d'origine espagnole.
J'ai aimé ce voyage à travers l'histoire de la Grèce.
Au-delà de tout j'ai aimé Themis, j'avoue avoir pleuré en lisant certaines pages, pas seulement versé une larme, non vraiment pleuré. Ce secret si longtemps gardé qui hantera Themis pendant des années.
J'ai adoré ce livre qui nous livre des moments de joie, des moments de peur, des moments cruels, des moments tristes.
Des vies, la vie dans ce qu'elle peut avoir de réjouissant et de terrible.

Merci Victoria Hislop.

Bye MClaire.