dimanche 5 avril 2020

"Personne n'a peur des gens qui sourient." Véronique Ovaldé.




"Impossible de le lâcher une fois ouvert", je ne suis pas tout à fait d'accord. Je l'ai lu sans ennui mais j'ai eu une impression d'inachevé, j'aurais voulu que le personnage de Gloria soit plus fouillé. J'ai eu du mal à la comprendre, trop rebelle, trop amoureuse, trop meurtrière, trop mère louve, Gloria manque de nuances. Comment peut-on passer subitement de l'amour fou à un ennui profond avec un homme passionnément aimé, il y a des paliers, non?

Gloria est une enfant abandonnée par sa mère, une mère qui est partie vivre avec son dentiste. Un père inconsolable et un ami de son père Giovannangeli qui sera celui qui la protégera, Samuel, mauvais garçon, déboulera dans la vie de Gloria, elle était jeune, elle sera subjuguée, les filles aiment quelquefois les mauvais garçons, il sera le père de ses deux filles, Stella, ado rebelle et Loulou la rêveuse. 
Gloria voudra donner à ses filles tout ce dont elle a été privée, l'amour d'une mère, trop d'amour vaut-il mieux qu'un manque d'amour? Une mère étouffante rend-elle un enfant heureux ? Stella est le personnage attachant de ce roman, elle se rebiffe, a toujours le mot juste, le regard qui tue, armée pour résister.

L'avocat Santini, son rôle est un peu bâclé. J'aurais voulu en savoir davantage.

Cette fuite vers la maison de sa grand-mère, maison située en Alsace loin de la Méditerranée, là où personne n'aura l'idée de venir la chercher, un Beretta dans ses bagages, un lac d'une grande profondeur. J'aurais dû aimer le suspense, non, je lisais et j'attendais la fin.

Pour le sourire, un passage :
Gloria dit à Stella :
-ça fait plus d'une semaine que je ne t'ai pas vue sourire.
-C'est une expérience.
-A notre intention ?
-Je m'entraîne.
-Tu t'entraînes à quoi ?
-Tu n'as pas remarqué qu'on nous demande de toujours sourire pour ne pas effrayer les hommes ?"
Stella reste calée sur une hanche dans une posture qui mime la magnanimité.
"Il suffit d'un sourire pour qu'on te croie neutralisée. Hier, quand je suis allée à vélo jusqu'au bled pour faire les courses, je n'ai pas souri une seule fois, ça a mis tout le monde mal à l'aise. Tu devrais d'ailleurs essayer plutôt que de sourire au monde entier comme une désespérée. C'est passionnant."


Ce n'est pas un livre ennuyeux mais j'étais loin de l'intérêt que j'avais éprouvé en lisant "Ce que je sais de Véra Candida", un livre de V.Ovaldé que j'avais beaucoup aimé.

Vous pouvez le lire, votre avis ne sera peut-être pas le mien.

Bye MClaire.