jeudi 21 juin 2012

J'ai délaissé ma gazette mais je ne l'ai pas abandonnée, on ne peut pas se balader sur les routes de France, jouer au scrabble pendant trois jours de façon intensive, trouver du temps pour lire et écrire, de plus dans les campings nous sommes soumis au wifi, il marche ou pas. Je trouve déjà tellement miraculeux de pouvoir se brancher quelques instants à partir de la caravane, qu'il ne faut pas trop demander. Il y a des campings qui ont compris que leurs clients étaient très demandeurs de wifi et qu'il était dans leur intérêt de mettre des relais à différents endroits, d'autres en sont encore à un point wifi, près de l'accueil le plus souvent, c'est assez intéressant de voir le soir arriver les gens avec leur ordi sous le bras, ils pianotent, cherchent le meilleur angle pour bien capter, sont plongés dans leur espace internet sans s'occuper des autres.
Il y a quelques années l'accueil et le bar étaient le point de rassemblement pour des liens sociaux, des jeux, ce n'est plus le cas, internet suffit à combler ces instants où la journée détente est terminée, le moment où justement nous avions envie de bavarder, de rire, de faire des rencontres, tout ça est fini, une autre façon de vivre, seul dans sa bulle à chatter avec des gens qui habitent très loin en ignorant ceux qui sont là tout près et qui pourraient se révéler de très charmantes connaissances.
Le camping a beaucoup changé, c'est devenu de l'hôtellerie de plein air, avec ses espaces bien délimités, les haies bien taillées pour que chacun se sente chez soi et plus sous les yeux des autres, il y a les bonjours polis et plus du tout "Une partie de pétanque, ça te dit?" ou tout simplement le fait de ne plus avoir d'enfants avec nous rend les relations moins faciles. Mais je ne critique rien, je suis la première à m'isoler sur mon transat avec un bouquin sans avoir envie qu'on me dérange.
Il faut aussi constater qu'à cette époque les Hollandais et quelques Anglais sont en majorité, cette année j'ai constaté que certains Hollandais faisaient de réels efforts pour prononcer quelques mots de français.En parlant de pétanque, il va falloir que nous nous servions des très belles boules offertes à St-Etienne, je n'ai jamais su jouer et je n'ai jamais voulu apprendre à jouer.
A Nyons, il y avait des belges qui venaient régulièrement depuis 11 ans, cela nous a fait penser au film "Camping", la réplique qui m'avait fait le plus rire dite par Brasseur qui était un habitué "Nous n'avons jamais acheté de résidence ici, parce que nous aurions été obligés de venir chaque année". C'est vrai qu'il y a des endroits où nous prenons nos habitues, pour nous c'est le cas à Argelès.

Le camping reste un vrai espace de liberté, je ne pourrais pas passer mes vacances dans un hôtel, je trouverais le temps horriblement long, nous avons fait des essais, ils n'ont pas été concluants. Je vous assure que j'étais très triste le dernier soir passé dans ma caravane à Confolens, aucune joie de retrouver la maison, et si j'avais su dans quel état était le jardin ma tristesse aurait été plus grande !!

En arrivant, le courrier s'était accumulé, le facteur n'avait pas oublié la distribution dans notre boîte aux lettres. Là encore il y a un changement, si vous êtes de ma génération, vous vous rappelez sans doute de tous les chèques qu'il fallait rédiger en arrivant en plus de la rentrée des classes que nous devions préparer, plus mantenant, c'est presque indolore, tout est prélevé, on peut même ne plus recevoir de factures papier avec internet. J'avais tout de même du courrier d'Aviva, conventions obsèques, ils ne veulent pas m'oublier, ils m'offraient même un kit cirage si j'adhérais, ils ont dû m'envoyer des centaines de lettres, ils ne se lassent pas.

Je ne savais pas que Muriel Cerf l'écrivaine était décédée pendant mes vacances, je me rappelle de son visage, de son corps fragile, j'ai dû lire quelques livres écrits par elle, j'ai oublié, il y a eu "L'antivoyage" "les rois et les voleurs." c'est peut être le moment de les relire. L'écriture était assez osée pour l'époque, il faut dire que 68 était passé par là, j'ai relevé un extrait sur internet :

"Parlez-nous une langue délicate et bandante, chantez-nous le geste d'une jeune fille qui effleure d'une traînée de paillettes mauves le petit creux qui imprime la maigreur entre ses seins, dessinez-nous le profil d'une Lolita de quatorze ans, petit mur de porcelaine brisé par la brèche d'un baiser, ne fanez pas le souvenir fragile et noir de nos expériences maladroites, d'ailleurs même si vous essayiez il serait déjà trop tard, jamais personne ne nous volera celui du temps où la musique pop commençait à défoncer tout, où on fumait des cigarettes en mouillant le filtre dans l'obscurité d'un bowling de la rue de Seine, où on se saoulait de flotte pure. Ou alors allez-y carrément, parlez-nous de tringler et de prendre son pied, là aussi on comprend, c'est du dru du pur du franc du propre – mais vos maladies honteuses, le coupable plaisir de vos spasmes judéo-chrétiens, vos tests de la lapine on vous les rend, gardez tout ça pour vous avec votre grande trouille de vivre, votre univers de pertes blanches et de douleurs méritées de l'accouchement, faites-moi un ballot de toute cette misère, foutez-le à la Seine et que la fête commence."
Les rois et les voleurs. 1975 


J'ai commencé un autre livre de Rufin " La salamandre", une rencontre entre l'occident et le tiers-monde. Je vous dirai la prochaine fois si j'ai aimé.

J'ai acheté cet après-midi "Rosa candida" de Audur Ava Olafsdottir, une irlandaise
une citation "D'après mon expérience, c'est justement quand on se met à escompter quelque chose de précis que toute autre chose arrive.".
Je suis certaine que j'aimerai ce bouquin.

Il y a un livre qui me tente beaucoup "La comtesse de Rigotta" de Milena Agus, j'ai lu trois livres d'elle, "Battement d'ailes" "Mal de pierre" " Le voisin". J'aime beaucoup son univers, elle décrit superbement la Sardaigne, ce pays sec, rugueux, plein de couleurs, la Sardaigne et ses habitants, l'âme sarde. Celui que j'ai préfère "Mal de pierre."

J'ai parlé lecture à St-Etienne, avec Anne qui m'a dit avoir découvert le plaisir de lire à 50 ans, avec Nicole et Jeanine grandes lectrices, avec Jackie, et d'autres personnes qui m'ont reconnue et qui sont venues me dire qu'elles aimaient beaucoup cette gazette; Je suis à chaque fois touchée. Merci.

"Et si on essayait d'être heureux, ne serait ce que pour donner l'exemple."
Elle est jolie cette phrase prononcée par J.L Trintignant au Festival de Cannes. Oui, si on essayait d'être heureux.

Les dessins :

Thierry Roland. On ne l'entendra plus. Je ne sais pas si je l'aimais bien ou pas, c'était juste une voix, un rire qui n'était pas un rire, un visage que nous avions l'habitude d'entendre et de voir, il faisait partie de l'univers du sport. Pour moi, il était comme Zitrone, Guy Lux, un personnage de la télé. Je ne crois pas que les présentateurs actuels laisseront une trace, je ne connais même pas les noms.



Pauvre Ségolène, une héroïne de tragédie, elle a tout perdu, son mec, son job, il est cruel le monde de la politique, mais elle il lui reste ses enfants, n'est ce pas le plus important, à mon avis son aîné devrait la faire mamie, elle pourrait ainsi passer son temps et se rendre compte qu'il y a autre chose dans la vie que des élections perdues.

On ferme la parenthèse des élections, grande parenthèse, et au travail, c'est vrai la politique occupait certainement les retraités qui vivent au rythme de la télé.




Le prénom François. On pourrait demander à François Barouin si Michel Laroque est une emm... Je fais dans le people.



Sous une apparente unité, il arrive toujours dans tous les partis politiques, le moment ou les ambitions de chacun se dévoilent et ce n'est pas tendre. Comment font-ils pour ne pas avoir un ulcère à l'estomac?

Bye MClaire.