dimanche 19 août 2012

Ma fille revenait de vacances avec sa famille cet après-midi et la copine de Caroline. Les jeunes ne savent plus partir avec leurs parents sans compagnie. La peur de s'ennuyer; Caroline a clamé bien haut que 8 jours dans un mobilhome au camping c'était largement suffisant, elle va avoir 17 ans, l'âge où les parents sont encombrants, ces grands ados ne sont satisfaits de rien, ils ne savent vivre qu'en meute, ont leurs codes dont nous sommes exclus. Je la regardais tout de même avec tendresse, elle change à une rapidité, bientôt ce sera une femme et pourtant il me semble qu'hier encore elle suçait son doudou pelotonnée sur le canapé. De tous mes petits enfants Caroline est celle dont je me suis le moins occupée, elle ne voulait pas quitter sa maman, maintenant elle voudrait bien que sa maman s'occupe un peu moins d'elle.
7 milliards d'hommes sur terre vieillissent tous en même temps, elle, moi, vous. Il faut bien l'admettre.

Hier, j'ai lu d'un seul trait "Cet été là" de Véronique Olmi, enfin pas tout à fait d'un seul trait, il y a eu la longue conversation téléphonique avec ma vieille copine, qu'est ce que ça fait du bien de rire, de dire des bêtises comme lorsque nous avions 30 ans, je lui disais justement que j'étais en train de lire ce bouquin qui me plaisait beaucoup, bien que ce ne soit pas le livre de l'année, juste un roman pour l'été, pas épais, vite lu, légèrement futile, un peu superficiel, mais en même temps il y a des passages un peu plus graves qui peuvent inviter à la réflexion.

J'avais lu "Le premier amour" du même auteure. j'avais bien aimé pour les mêmes raisons.

Là, trois couples se retrouvent le 14 juillet dans une maison de vacances comme chaque année depuis longtemps. C'est à Coutainville, et je dois avouer que j'ai eu très envie de passer quelques jours dans cette région, le Cotentin, bien décrit, sous le soleil et sous la pluie. Les enfants du couple propriétaire de la maison ont grandi, les sentiments des parents qui s'aimaient si fort s'éteignent, un couple riche mais malheureux. Je dois écrire que cette pauvre Delphine ne m'a pas émue du tout, elle possède tout mais a besoin d'aller voir ailleurs, elle s'ennuie tellement dans son bel appartement, un mari souvent absent pour ses affaires qu'elle trompe et qui le sait. Ils n'arrivent pas à se quitter ni à se retrouver. Ils ont besoin de leur bande de copains pour se supporter, ce week-end sera celui des grandes décisions.J'ai mieux aimé le personnage de Denis, le mari en colère qui ne comprend pas.

Il y a le couple marié depuis longtemps, toujours amoureux, mais quelques fêlures apparaissent au fur et à mesure des jours qui passent. Marie est comédienne sans travail, Nicolas n'ose pas lui dire qu'elle devrait abandonner ce métier qui n'est plus fait pour elle.

Il y a aussi Lola, célibataire, affranchie de toutes entraves, ancienne correspondante de guerre, elle amène presque chaque été dans cette maison un nouvel amant. Celui qui l'accompagne est plus jeune qu'elle, elle semble très insouciante et cache pourtant un lourd secret, l'abandon d'un enfant à la DASS lorsqu'elle était très jeune.
Ce passage est émouvant parce qu'il peut être vrai, il est vrai.
Je n'ai jamais pu oublier la scène que j'ai vécue lorsque mon deuxième enfant est né, dans la chambre où plusieurs mamans se trouvaient, j'étais en face d'une jeune femme pas de berceau au bout de son lit, puis une femme est entrée avec un petit paquet bien enveloppé dans les bras, c'était un bébé, aussitôt l'accouchée s'est retournée, elle ne voulait pas voir cet enfant qu'elle allait abandonner. Rien pas une parole, elle était muette et certainement désespérée Je pense que les choses se font maintenant d'une façon beaucoup plus discrète et avec plus d'humanité. C'était à Baudelocque à Paris en 1966, rien ne serait pareil de nos jours.

J'ai aussi pensé au mot "délivrance " qui apparaît dans le livre et qui est prononcé par les médecins au moment de l'accouchement. Je trouve ce mot bizarre, il ne me convient pas, j'ai adoré attendre mes enfants, être enceinte, je n'étais pas du tout pressée qu'ils viennent au monde, d'ailleurs ils devaient le ressentir, ils ne sont pas nés aux dates prévues, 10 jours plus tard, pour moi ce n'était pas "une délivrance", au contraire. On délivre quelqu'un pour qu'il aille vivre sa vie, loin d'une prison. Une maman n'est pas une prison.

ll y a Dimitri ce jeune qui vient semer le trouble, un perturbateur mystérieux.
La maison a une place importante dans ce roman, faite pour accueillir.

Un livre qui m'a fait une fois de plus penser à un film de Claude Sautet, des copains, le temps qui passe, la solitude, les failles de chacun, les grandes tablées, les rires, le vin, les regards, des couples qui s'effilochent, les non-dits. Un très bon scénario pour ce cinéaste de génie qui n'est hélas plus là..
Je le répète, un livre pour l'été, si vous n'êtes pas encore parti en vacances, vous pouvez l'acheter en poche.

Normalement nous partons en fin de semaine, je dis normalement parce que cela fait deux ans de suite que notre départ pour Argelès a été contrarié à cause de mes ennuis de santé, alors je reste prudente, j'espère que rien ne viendra nous empêcher de partir, Christian a eu très mal au dos, il semble aller mieux, croisons les doigts.
J'espère aussi que le wifi fonctionnera au camping pour tenir le site à jour, sinon il restera en sommeil.

Les dessins :

La canicule, ici nous n'avons pas souffert du tout, il faisait très bon sous notre parasol tout à l'heure avec les enfants dans le jardin, le gâteau aux pommes a été dévoré, la glace aussi, un bon moment sur le chemin du retour des vacances. Cela ne m'empêche pas de penser aux pauvres gens qui souffrent de toute cette violence. Pourquoi ont-ils ce besoin de casser, ils détruisent leur propre environnement qu'ils détestent sans aucun doute, mais ce n'est pas la solution. Lorsque l'état avait les moyens, il fallait détruire toutes ces cités et reloger sans créer de ghetto, éparpiller dans les villes. Enfin, je ne suis sans doute pas apte à juger.


Pas de connection pour Valérie. Un rêve.










Les humoristes et dessinateurs retrouvent l'inspiration.









Patrick Ricard est mort sur l'ile de Bendor face à Bandol, nous allions y faire un tour lorsque nous étions en vacances, l'île était ouverte à tous. Le dessin est drôle, pas irrespectueux du tout.

Bye MClaire.