mardi 31 janvier 2017

"L'homme qui voyait à travers les visages." E.E Schmitt.




J'ai fini ce livre aujourd'hui. 
J'ai toujours aimé lire cet auteur, pour moi E.E.Schmitt restera à jamais lié à "Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran." mon préféré.
Le mot Coran figurait déjà dans ce titre. Il figure aussi à de nombreuses reprises dans ce dernier roman. Livre consacré en grande partie aux religions, à Dieu, aux croyances, aux rapports entre Dieu et les hommes. 
L'auteur avait eu une révélation dans le désert, il racontait son histoire dans "La nuit de feu.", il avait découvert la foi en Dieu. 

Le lieu de ce roman : Charleroi, ville sinistrée, les usines ferment et la place Charles II est l'endroit où un terroriste a choisi de se faire sauter, devant une église au moment d'un enterrement.

Le personnage principal du roman : Augustin, stagiaire au journal "Demain", sera témoin de l'attentat mais indemne il sera conduit à l'hosto pour des examens, c'est là qu'il devra fournir son témoignage à la police et à la juge Madame Poitrenot. Il n'osera jamais dire qu'il voit les morts, que le terroriste avait perché sur son épaule un homme minuscule qui lui hurlait des ordres. 
Le patron de "Demain" l'infâme Philibert Pégard, ne le paye pas, Augustin doit squatter et se nourrir en fouillant dans les poubelles. Augustin est un enfant abandonné, il ne sait pas qui sont ses parents.

Le roman se déroule de nos jours, des vagues d'attentats secouent l'Europe.

Le décor est planté. Vous n'aurez plus qu'à croire aux fantômes, à la rencontre d'Augustin avec Dieu, après avoir avalé une potion fournie par l'auteur lui-même E.E Schmitt.
Oui, l'auteur est un personnage du roman qui nous reçoit chez lui, au milieu de ses chiens qu'il adore.
C'est loufoque, bizarre, original, philosophique, nous apprenons que Dieu n'est pas chargé de nous protéger, il nous a laissé libres face à ce qu'est devenu le monde et libres de croire ou de ne pas croire.
Combien de fois entendons nous "Si Dieu existait, rien de ce qui se passe ne serait possible." Nous nous trompons, d'après l'auteur Dieu existe mais pas de la façon que nous imaginons. Le dialogue entre Dieu et Augustin est une réflexion philosophique qui ne manque pas d'humour.
Dieu est vraiment un écrivain incompris.
Nous devinons que l'auteur veut nous amener à nous poser des questions sur notre rapport avec la foi, sur certaines croyances, il veut nous faire emprunter des chemins que nous négligeons. A nous de croire ou ne pas croire.

J'ai aimé le personnage du juge Poitrenot, bizarre, directe, cette femme fait elle même le travail de la police, méprisant le commissaire Terletti qui mène l'enquête. Son attitude est très amusante.

Le personnage d'Oulm Kalsoum alias Robert Peeters est bien campé, personnage secondaire mais important.

Evidemment, nous fondons de tendresse pour Augustin, ce jeune homme qui voit Colette, Mozart, Diderot, Molière, Milarepa, flotter autour d'E.E.Schmitt, lui parler, lui dicter ses paroles. 
Augustin qui essaie de sauver le frère du terroriste qui s'est fait exploser devant l'église et qui veut à son tour tuer le maximum de gens.

La fin du livre est surprenante. 

Pour aimer ce livre qui ne ressemble à aucun autre, il faut absolument entrer dans l'univers de l'auteur, se laisser entraîner dans cette histoire, ne pas rester en retrait, sinon rien ne se passera.

A vous de décider, le lire ou pas.

Bye MClaire.