dimanche 15 octobre 2017

Anna Gavalde "fendre l'armure"




J'avais découvert Anna Gavalda en lisant "Je voudrais que quelqu'un m'attende quelque part." c'était en 1999, j'avais beaucoup aimé ce livre de nouvelles et depuis je lis ce qu'elle publie, j'ai dû en "sauter" deux ou trois pas plus, la couverture ne devait pas m'attirer. 
Michelle m'a prêté "Fendre l'armure.", il ne restera pas dans ma bibliothèque, je vais lui rendre ! Un livre de nouvelles, encore.
Sept nouvelles plus ou moins passionnantes mais dans l'ensemble j'ai aimé, certaines sont délicieuses à lire, mignonnes, d'autres vraiment émouvantes. J'aime la légèreté du style d'écriture et la faculté de l'auteure à se mettre dans la peau de tous les personnages.

"L'amour courtois." écrit avec les mots des jeunes de la cité, cela pourrait offusquer certains lecteurs, moi j'ai souri. La vendeuse de croquettes de chez ProCanina est tordante et tellement désespérée. Ses mots d'amour sont ceux de sa génération.
-Vous faites quoi ?
-Je suis poète.
"Tain, j'ai eu l'air con. Je ne savais même pas que ça existait encore comme profession.
Et d'un seul coup, rac, il est devenir hyper triste.
Le visage gris et les yeux de cocker abandonné
Sérieux, ça devenait moins drôle et j'avais hâte que ma citrouille se raboule. (la citrouille est le RER)
Si on m'avait dit qu'un jour je prendrais le D de minuit avec Victor Hugo en personne et qu'en plus ça me chaufferait le bedon, franchement je me serais retournée pour voir de qui on parlait.


"La maquisarde." Tristesse d'avoir perdu un être cher, deux enfants, la vie qu'il faut affronter, le whisky bu en cachette, l'alcool qui ne laisse pas de répit et la rencontre avec une femme encore plus malheureuse qui s'épanchera sur son canapé pour être consolée, une liaison clandestine, lui ne veut pas quitter sa femme, elle l'attend. 
Si vous n'avez pas lu "Back Street" de Fannie Hurst, lisez-le, publié en 1931, un beau succès, je l'ai lu il y a longtemps, mais j'y ai pensé. Un amour dans l'ombre. Très beau bouquin qui doit être toujours édité.

"Mon chien va mourir."  Le chien va mourir alors qu'il l'avait aidé à surmonter, un peu, juste un peu, la mort d'un enfant asthmatique, il lui donnait un peu l'affection qu'il n'avait plus à côté de sa femme plongée dans le désespoir d'avoir perdu cet enfant. Une maison où il n'avait plus envie de rentrer, il était bien dans son camion, sur la route, avec son chien.
J'ai beaucoup aimé cette nouvelle.

"Happy Meal." C'est mignon, la chute est bonne.

"Mes points de vie." Un échange de Pokémon qui tourne mal, un gros chagrin d'enfant.

"Le fantassin." La meilleure nouvelle à mon avis, j'ai beaucoup aimé cette histoire d'amitié qui se noue entre deux voisins de palier, toujours impeccablement chaussés, Louis s'occupera de Paul lorsque tout ira mal. Paul ne sait pas aimer, il n'a jamais été aimé, né dans une famille de la grande bourgeoisie, il reprendra naturellement l'affaire prospère de la famille. L'argent n'est pas synonyme du mot Amour. On peut aussi se sentir misérable avec un compte banque à plusieurs chiffres.

"Un garçon."  Ce n'est pas ma nouvelle préférée, le mariage d'une ex- la beuverie, le retour sur Paris, je n'étais pas convaincue.

Je ne me suis pas ennuyée, j'ai lu ce livre avec plaisir.

Bye MClaire.