dimanche 17 juin 2018

"Un arbre, un jour..." Karine Lambert



« LE ROMAN QUI CACHE UNE FORÊT D’ÉMOTIONS. »
Pascal Laurent, librairie Filigranes Corner

Karine Lambert. Je ne la connaissais pas mais je sens que je vais avoir très envie de la fréquenter longtemps.
250 pages parcourues sans une seconde d'ennui, j'ai aimé l'histoire de cet arbre qui est condamné par un arrêté du maire, cela fait plus d'un siècle qu'il trône au milieu de la place, qu'il donne de l'ombre aux habitants du village, qu'il abrite les hirondelles, les enfants grimpent le long de son tronc pour s'asseoir sur ses branches, des amoureux dessinent des coeurs sur son écorce, il entend tout, participe aux joies et aux peines et un matin François l'employé communal cloue un arrêté sur son tronc, par décision municipale l'arbre haut de 32 mètres sera abattu le  21 mars, la cause : il devient dangereux.

A partir de là les habitants du village (pas tous) vont s'organiser pour la survie de l'arbre. Nous ferons la connaissance de Clément 11 ans, petit garçon très attachant, de Fanny amoureuse d'Aurélien, de Suzanne qui a lâché son poste d'instit pour prendre la succession de sa tante, un bar PMU abrité par le platane, des deux soeurs Adeline et Violette, elles ont perdu leurs fiancés à la guerre et ne s'en sont jamais remises, deux vieilles filles, plus de 90 ans, elles observent la place, l'arbre fait partie de leur univers, de Manu qui est là par hasard, libre comme le vent Manu vit de petits boulots, il dort dans son camion, il parcourt les routes, vend des artichauts sur le marché, il ne veut surtout pas vivre comme ses parents, de Raphaël le dentiste qui a besoin d'un psy.... C'est Clément qui entraînera tout le monde dans son sillage pour essayer de sauver l'arbre...

L'arbre parle, c'est lui qui raconte son histoire. Vous ne regarderez jamais plus un arbre de la même façon indifférente, les plantes, les arbres vivent, l'arbre a souvent des sentiments "à fleur d'écorce".

Christian étant provençal, j'ai beaucoup fréquenté les petits villages de Provence, j'ai tout reconnu, les volets de couleur, les hommes qui attendent que le marché soit parti pour jouer à la pétanque, les tables des bars sous les platanes. Les vieilles dames qui épient. 

J'ai aimé cette idée de vivre ensemble, un projet commun qui rapproche. Vivre cette expérience ensemble leur permettra d'aborder leur vie différemment.

Nous avons tous appris à l'école, des poèmes d'Emile Verhaeren, un extrait cité dans le livre :

Mais quels que soient les souvenirs
Qui, dans son bois, persistent,
Dès que janvier vient de finir
Et que la sève, en son vieux tronc, s’épanche,
Avec tous ses bourgeons, avec toutes ses branches,
– Lèvres folles et bras tordus –
Il jette un cri immensément tendu
Vers l’avenir.


Ce livre est du pur bonheur. 

Bye MClaire.