jeudi 20 septembre 2018

"Carlos Ruiz Zafon - Le labyrinthe des esprits"





J'ai retrouvé "L'ombre du vent" édité en poche, il est sur une étagère au milieu d'autres bouquins, c'est lui qui m'a fait aimer Zafon, c'est le premier livre de la série, très réussi, celui qui donne envie de lire ceux qui suivront.
Je viens de terminer "Le labyrinthe des esprits" le dernier de la saga. 840 pages, un livre qui pèse..
Carlos Ruiz Zafon est un écrivain qui vend, il vit ou a vécu en Californie, loin de l'Espagne, loin de Barcelone, une ville toujours présente dans ses romans, Barcelone magnifique et inquiétante.

Comment faire un résumé de son livre? Impossible, il faut le lire, se faufiler dans son labyrinthe, les personnages sont nombreux, les bons et les méchants. Je pense souvent à Alexandre Dumas que j'ai aimé dans ma jeunesse ou à Eugène Sue "Les mystères de Paris", Carlos Zafon écrivain leur ressemble.
Il nous immerge dans l'Espagne franquiste, nous fait parcourir les rues sombres de Barcelone, nous raconte des faits véridiques, les enfants vendus à des riches familles, des couples qui ne pouvaient pas avoir d'enfants, les parents étaient supprimés, assassinés. Les hommes au pouvoir qui intriguaient, la répression.
Il nous raconte l'histoire d'Alicia, personnage sorti de son imagination, petite fille meurtrie dans sa chair, Barcelone a été bombardée, elle deviendra "l'associée" de Léandro, un policier qui n'hésitera jamais à sortir son arme pour punir. La belle Alicia, jeune fille élégante qui cache une âme sombre.
Nous retrouverons la famille Sempere, libraire, et surtout Fermin, j'adore ce personnage truculent, cultivé, chaque passage où il apparaît est magique.

Daniel, Julian, Fernandito, nous les aimons.

Les lignes consacrées aux livres sont admirables :
"Une histoire n'a ni début ni fin, seulement des portes d'entrée.
Une histoire est un labyrinthe sans fin de mots, d'images et de pensées réunis pour nous révéler la vérité invisible sur nous-mêmes. En définitive, une histoire est une conversation entre une personne qui raconte et une personne qui écoute. Or un narrateur ne peut conter que dans la mesure de ses capacités, et un lecteur ne lit que ce qui est déjà écrit dans son âme.
Telle est la règle d'or sur laquelle repose tout artifice d'encre et de papier, parce que lorsque les lumières s'éteignent, que la musique cesse, que le parterre se vide, seul compte le mirage demeurant gravé dans le théâtre de l'imagination interne de tout lecteur. Et également l'espoir de tout faiseur de contes: que le lecteur ait ouvert son coeur à l'une de ses créatures de papier et lui ait confié quelque chose de lui-même pour le rendre immortel, ne fût-ce que pendant quelques minutes..."

Vous n'êtes pas obligés de lire toute la saga, le roman est très compréhensible, mais je vous conseille de lire "L'ombre du vent" magnifique. Très bizarre, j'en parle, je l'avais rangé et il vient de tomber sur le parquet, je l'avais sans doute mal rangé ou les livres nous entendent, ils ne veulent pas être rangés au "Cimetière des livres oubliés" c'est possible...

Bye MClaire.