samedi 8 septembre 2018

"Un million de minutes" Wolf Kuper.










« Ah, papa, j'aimerais avoir un million de minutes avec toi. Rien que pour les jolies choses, tu vois ? »

Histoire vraie.

J'ai fini de lire ce bouquin il y a trois jours, je n'arrivais pas à me décider à écrire ma gazette, j'avais sans doute encore envie de le garder pour moi, le partager plus tard. Nul ne peut expliquer nos sentiments lorsque nous lisons. Ce livre est touchant, il me correspond, j'ai tellement eu envie de parcourir le monde avec mari et enfants et des sacs à dos, sans jamais oser franchir le pas de la porte, il faut beaucoup de courage pour partir et tout laisser, il faut aussi de l'argent, le quotidien nous rattrape toujours. Rien n'interdit de rêver.
J'ai aussi beaucoup pensé à Louis mon petit-fils qui est parti, il est en Australie, après avoir parcouru la Nouvelle-Zélande, il a le projet de partir en Asie en passant par la Nouvelle-Calédonie, le voyage inverse du livre. La famille Küper a commencé par la Thaïlande et a terminé son périple en Nouvelle-Zélande.

Rien ne prédisposait l'auteur à accomplir ce voyage, il détient un doctorat en politiques internationales de l'environnement, il parcourait le monde pour son travail, un emploi du temps chargé, il travaillait beaucoup, un bel avenir. Deux enfants, Nina et Simon qui venait de naître. Nina est une petite fille différente, elle est très lente, elle déborde de vie mais il lui faut prendre son temps. Son père n'a pas tout son temps, il lui faut s'adapter à ce rythme, jusqu'au jour où l'enfant prononcera la phrase "Ah, papa j'aimerais avoir un million de minutes avec toi. Rien que pour les jolies choses, tu vois?"
Le déclic, sa femme Vera voudrait aussi que Wolf s'intéresse davantage à ses enfants, ils décident de tout vendre, font des calculs pour ne prendre que le nécessaire, les kilos de bagages sont comptés et ils partent. Ce voyage sera t-il bénéfique à Nina? Les médecins parlent de "spécificités comportementales et cognitives".

Je vous laisse découvrir le voyage.

J'ai aimé l'évolution de l'auteur, au départ je pensais que nous allions uniquement suivre l'évolution de Nina, les histoires sont parallèles.
Faut-il travailler autant, gagner beaucoup d'argent, consommer autant, pour être heureux? 
Le passage du livre que j'ai beaucoup aimé est le séjour en Australie-Occidentale, Walpole, Peaceful Bay, Denmark et Albany, le pays du Grand Océan austral, là où l'Océan "se fracasse avec une indomptable sauvagerie contre les falaises rocheuses à pic, en un tonitruant feu d'artifice d'air et d'eau." Le pays des vrais mecs "Wolfi, a man has to do what a man has to do - Un homme doit faire ce qu'il a à faire."
L'amour de leur terre.
"On dirait aussi que cette terre est un lien entre les habitants du village. Comme si vous aviez une sorte de... réseau de racines qui vous reliait. C'est possible?" La solidarité, ils échangent, troquent, se dépannent, on peut aussi glisser un peu d'argent sous un fil tendu autour d'un arbre.

Chacun vit à son rythme, peut explorer son moi intime, se remettre en question.

Faut-il être toujours le vainqueur dans une compétition? La course des escargots est pleine de philosophie.

Les paysages de la Nouvelle-Zélande sont magnifiquement décrits, les petites mésaventures deviennent amusantes sous la plume de l'auteur. 

Le voyage durera deux ans, Nina aura eu son million de minutes.

J'aimerais connaître la suite, que sont-ils devenus? 

J'ai vraiment beaucoup aimé ce livre, il n'est pas encore vendu en livre de poche, il vient juste de paraître. Merci à ma copine scrabbleuse Michelle pour ce prêt, une belle découverte. 

J'ai commencé le dernier roman de Zafon "Le labyrinthe des esprits", un gros bouquin à lire qui devrait me prendre quelques jours, j'aime bien les premières pages.

Bye MClaire.