vendredi 30 novembre 2012

Ma journée écriture, j'ai rédigé un bloc-notes ce matin et là j'écris ma gazette, c'est le jour, il fait froid et je n'ai pas envie d'aller sur les chemins. Nous avons recommencé à mettre des boules de saindoux aux oiseaux, hier un petit téméraire est même venu voir au carreau de la cuisine s'il n'y avait pas des miettes pour lui. L'hiver, tout recommence, les saisons s'enchaînent, les années aussi, hélas!
J'ai brusquement réalisé que cela faisait 15 ans que nous habitions le Morbihan, 15 ans que nous avons quitté les Côtes-d'Armor, j'ai vraiment l'impression que c'était hier et ça m'a fait peur, ces années sont passées si vite comme les 15 prochaines années si tout va bien, mais c'est demain, il faut que nous nous dépêchions de réaliser tous nos projets, j'ai encore tellement d'envies dans ma tête, tellement de belles choses à découvrir, tellement de choses à partager avec ma famille (ce n'est pas dans l'ordre) est-ce que nous aurons le temps? Heureusement, j'ai une facilité d'oubli et un optimisme qui font que je ne suis jamais triste très longtemps, je vais essayer de bien remplir ces années, je n'ai pas de regrets pour celles qui sont derrière moi, il ne faut pas, c'était pas mal, j'ai été privilégiée et j'en suis bien consciente, sans doute  y a t-il une prédisposition au bonheur. La peur m'a quittée, il ne fallait pas gâcher le temps qui reste, il ne faut pas gâcher le temps, ce qui est perdu est irrémédiablement perdu, on ne rattrape rien
J'ai toujours pensé qu'il était nécessaire de se séparer de certaines choses pour construire autre chose qui nous rendra heureux, la raison de mes nombreux déménagements, la joie de la découverte, connaître un nouvel environnement, même si celui dans lequel je vivais n'était pas inconfortable. J'ai toujours eu horreur de la monotonie, je ne vais donc pas passer mes 15 prochaines années dans l'attente... Agissons. Ce qui peut sous-entendre que l'idée de bouger mes meubles n'est pas loin, il faut se méfier de mes rêves, ils se transforment souvent en réalité. Je n'ai jamais pu être riche avec des idées pareilles, mais qu'importe, la richesse n'a jamais vraiment fait le bonheur, croyez moi, c'est la santé qui rend heureux.
Hier, je faisais la vaisselle et Christian l'essuyait et nous avons ri,mais ri, aux larmes, comme des enfants, nous avions entrepris de nous parler avec des phrases courtes, du genre "Oh! Mais j'te dis..." ou "Oh la la! C'est plus ce que c'était.." Nous avions une imagination débordante pour trouver les petites phrases qui ne se terminaient jamais, pleines de sous-entendus. Nos enfants nous auraient vus, ils auraient été catastrophés d'avoir des parents pareils, pas mûrs à leur âge ! D'où l'intérêt de ne pas avoir de machine à laver la vaisselle ....

Tiens, au fait, j'avais demandé aux scrabbleurs qui ont des enfants mineurs de s'inscrire sur ma liste dans le cas où nous aurions un jour les numèros du loto. J'ai reçu un gentil mail très amusant, un seul mail, ma correspondante a une fille de 13 ans, elle ne fait donc pas partie des vermeils, heureuse enfant qui aura tout l'argent de la fondation que Christian veut créer pour les enfants mineurs des scrabbleurs. Je vous le disais il n'a rien à craindre pour sa  future fortune, enfin s'il gagne.

Il y a deux citations du génial Oscar Wilde qui me plaisent beaucoup :
"Vivre est la chose la plus rare du monde. La plupart des gens ne font qu'exister."
"Le dramatique de la vieillesse, ce n'est pas qu'on se fait vieux, c'est qu'on reste jeune."

Je ne vais pas parler politique, mais un peu. Ce matin je me disais que si le regretté Jean Amadou était toujours de ce monde il se serait régalé et nous avec, en commentant les déboires de l'UMP. Il épinglait mieux que quiconque les maux de ce siècle, un esprit fin, une écriture incisive, il savait tracer les portraits de nos politiques, il ne donnait pas de leçons, n'était jamais méchant. J'aimais beaucoup l'écouter et le lire. Il décrivait l'antagonisme de Chirac et Giscard qui étaient aux antipodes l'un de l'autre, qu'aurait-il dit sur Fillon et Copé?
Il disait que les relations politiques ressemblaient à du Racine, du Shakespeare et du Feydeau, il avait raison, sauf que nous ne sommes plus à la même époque, la crise est sérieuse et nous avons besoin d'hommes politiques compétents, sérieux dans leur démarche et pas obsédés par ce pouvoir qu'ils veulent tous, à quelle fin? Souvent pour leur prestige personnel, leur ego, la preuve, la bataille de ces deux là est bien une bataille d'ego.
Certains dont ces deux là font appel au président fondateur de l'UMP, mais il faut qu'ils se méfient, il a un ego bien plus gros que le leur, il va les dévorer. Lisez la fable de La Fontaine qui suit :
Le chat, la belette et le petit lapin
Du palais d'un jeune Lapin
Dame Belette un beau matin
S'empara ; c'est une rusée.
Le Maître étant absent, ce lui fut chose aisée.
Elle porta chez lui ses pénates un jour
Qu'il était allé faire à l'Aurore sa cour,
Parmi le thym et la rosée.
Après qu'il eut brouté, trotté, fait tous ses tours,
Janot Lapin retourne aux souterrains séjours.
La Belette avait mis le nez à la fenêtre.
O Dieux hospitaliers, que vois-je ici paraître ?
Dit l'animal chassé du paternel logis :
O là, Madame la Belette,
Que l'on déloge sans trompette,
Ou je vais avertir tous les rats du pays.

La Dame au nez pointu répondit que la terre
Etait au premier occupant.
C'était un beau sujet de guerre
Qu'un logis où lui-même il n'entrait qu'en rampant.
Et quand ce serait un Royaume
Je voudrais bien savoir, dit-elle, quelle loi
En a pour toujours fait l'octroi
A Jean fils ou neveu de Pierre ou de Guillaume,
Plutôt qu'à Paul, plutôt qu'à moi.
Jean Lapin allégua la coutume et l'usage.
Ce sont, dit-il, leurs lois qui m'ont de ce logis
Rendu maître et seigneur, et qui de père en fils,
L'ont de Pierre à Simon, puis à moi Jean, transmis.
Le premier occupant est-ce une loi plus sage ?
- Or bien sans crier davantage,
Rapportons-nous, dit-elle, à Raminagrobis.
C'était un chat vivant comme un dévot ermite,
Un chat faisant la chattemite,
Un saint homme de chat, bien fourré, gros et gras,
Arbitre expert sur tous les cas.
Jean Lapin pour juge l'agrée.

Les voilà tous deux arrivés
Devant sa majesté fourrée.
Grippeminaud leur dit : Mes enfants, approchez,
Approchez, je suis sourd, les ans en sont la cause.
L'un et l'autre approcha ne craignant nulle chose.
Aussitôt qu'à portée il vit les contestants,
Grippeminaud le bon apôtre
Jetant des deux côtés la griffe en même temps,
Mit les plaideurs d'accord en croquant l'un et l'autre.
Ceci ressemble fort aux débats qu'ont parfois
Les petits souverains se rapportant aux Rois.
 

LECTURE :

Je lis en ce moment "Les lisières" d'Olivier Adam, livre prêté par Michèle Le Ny - J'aime cet auteur, j'accroche toujours dès le début du livre. C'est certain, Olivier Adam n'est pas Barbara Cartland, il est tourmenté, ces romans sont souvent assez noirs, mais il écrit bien et sait me faire partager ses sentiments. Il a les mots pour nous faire ressentir son amour, son désespoir. J'ai juste parcouru le début du livre et je suis conquise. Je vous en dirai plus la prochaine fois.

Mon gros coup de coeur de cette semaine est "Et puis Paulette..." de Barbara Constantine, tout le contraire d'Adam, pas du tout le même univers. Une chanson d'Yves Montand aussi "Et puis Paulette.." Le prénom de ma mère, elle n'aime pas du tout, elle préfère ou préfèrait Paule, elle ne dit plus qu'elle n'aime pas, l'autre jour elle me demandait son prénom.
Un livre sur la solidarité, tout en douceur, plein de bons sentiments. Je n'ai jamais lu de romans de cette auteure, c'est vraiment une découverte.
Ferdinand qui est veuf sauve in-extrémis sa voisine de la mort par le gaz, un suicide ou un accident? Marceline vient d'un pays de l'est, elle porte en elle un douloureux secret. Sa maison devient insalubre à la suite d'un gros orage, il l'héberge provisoirement, mais le provisoire dure, il veut qu'elle reste dans cette grande ferme qui a abrité trois générations, il y a de la place. Son fils est parti en emmenant sa femme et ses deux enfants dans la petite ville voisine, il se sent seul.  Il y aura ensuite Gaby qui a perdu sa femme et qui ne s'en remet pas, deux étudiants fauchés et les deux soeurs Lumière, enfin pas vraiment des soeurs mais tellement fusionnelles, Hortense perd la mémoire, Simone s'en occupera jusqu'à la fin. Tout ce petit monde vit là, chacun est respectueux de l'autre, ils ont leur indépendance tout en vivant des moments ensemble.
J'ai beaucoup aimé, au point de le lire sans le lâcher ou presque. Un langage simple qui fait passer plein d'émotions, de l'amour, de l'amitié, du Prozac pour ceux qui dépriment, il faut lire ce livre, il vous fera découvrir un monde qui existe certainement.
Un roman qui décrit une vie qui pourrait être une alternative aux maisons de retraite.
Conclusion, précipitez vous si ce n'est déjà fait.
Prêtez vos livres, faites circuler dans votre club, nous faisons ça à Plouharnel, ce n'est pas un cercle de lecture mais chacune donne son idée avant de commencer ou à la fin d'une partie, c'est bref mais instructif.

Il y a aussi un film qui est sorti dernièrement avec Jane Fonda, Claude Rich, des personnes d'un certain âge qui décident de vivre ensemble. Une tendance pour les prochaines années?
Et vous, le feriez vous? Moi je ne sais pas, j'ai l'indépendance chevillée au corps, il faudrait vraiment que mon refuge, lorsque j'en aurais assez de voir les autres, soit inviolable.

Un petit dessin sur DSK, ça faisait longtemps, on commencait à l'oublier. Il va falloir qu'il paie un peu, mais c'est reconnaître qu'elle n'a pas été violée puisqu'elle accepte.
L'autre jour en fouillant dans les livres d'occasion chez Troc de l'Ile j'ai trouvé pour un euro un livre paru tout recemment sur Anne Sinclair, je l'ai acheté, je n'aurais jamais mis 18 euros son prix initial pour un bouquin parlant d'eux, mais un euro, j'ai eu aussi un livre sur Annie Girardot, cette actrice sublime, un euro aussi, elle valait beaucoup plus, bouleversante, j'ai beaucoup pleuré en regardant ses films.

Oups! Je voulais faire plus court, je n'arrivais pas à m'arrêter d'écrire.

Bye MClaire.