lundi 10 décembre 2012

Les courses au milieu des clients qui choisissent les jouets de Noël, qui prévoient les achats pour le repas, et nous qui ne nous sentons plus concernés par toute cette débauche de dépenses, enfin pour l'instant. Plus de jouets à acheter et Noël ne se passera pas chez nous mais chez ma fille, Laura travaille jusqu'à 20h pour le réveillon. La vie bouleverse les habitudes, les petits- enfants grandissent, ils commencent à avoir leur propre vie et nous devons nous soumettre nous qui sommes disponibles. Je déteste toujours autant les fêtes de fin d'année. Il y a quelques années j'acceptais, les enfants étaient tellement heureux lorsqu'ils attendaient le moment magique pour eux de Noël, je n'allais pas gâcher la fête et j'aimais tellement les voir découvrir leurs cadeaux, maintenant ce n'est plus le cas. Je n'ai même pas honte de penser ça, je suis certaine que nous sommes nombreux dans ce cas.
C'est tellement plus agréable de se voir lorsque nous en avons envie et pas à dates fixes.
Mais vous devez le savoir, depuis que j'écris ma gazette, donc quelques années, je me répète sur ce sujet. Janvier marquera la délivrance.
Si ça se trouve les petits-enfants pensent la même chose que moi maintenant qu'ils sont grands "Mince, il faudra passer la soirée avec les grands-parents, nos amoureux vont devoir nous attendre, nous détestons les repas de famille obligés." Peut être qu'ils pensent ça mais n'osent pas l'exprimer, surtout Caroline qui vit une petite histoire d'amour toute neuve, pour Laura c'est déjà plus ancien, plus de deux ans, en fille de son temps elle dit même apprécier de temps en temps son indépendance.  Je disais la même chose lorsqu'il fallait me rendre avec mes parents chez mes tantes, je savais que mon amoureux m'attendait, je faisais une jolie comédie pour précipiter le départ et je savais me montrer capricieuse, énervante jusqu'à ce que mon père cède. Christian ne devait pas attendre, il n'avait pas encore le droit de venir chez moi, on se voyait à l'extérieur, il fallait qu'il demande ma main, tradition et bienséance obligeaient, après la demande officielle il avait le droit de venir avec moi dans notre famille. On ne rigolait pas à cette époque !!!

Aujourd'hui, exceptionnellement, je ne me suis pas ruée vers le rayon livres en rentrant chez Leclerc, j'ai un beau tas qui m'attend sur ma table de salon, cela n'aurait pas été raisonnable et j'avais décidé de finir "Les lisières" d'Olivier Adam (454 pages), pas eu la possibilité de lire ces deux derniers jours. J'ai pris ma tasse de café, mon livre et je me suis installée dans le canapé au soleil bien décidée à ne pas bouger jusqu'à ce qu'il soit fini. Voilà, je réalise maintenant pourquoi je suis bronzée, comme on me le faisait remarquer hier, c'est le soleil qui entre dans mon salon et sous lequel je lézarde des heures en lisant.

J'ai beaucoup aimé ce livre, je vais être claire, j'aime le style d'écriture, les histoires qu'Olivier Adam nous fait vivre dans ces livres souvent sombres mais combien intéressants à lire. Pour moi c'est un grand écrivain, je le lis toujours sans ennui à aucun moment du livre. C'est mon avis, vous ne le partagez peut-être pas, il peut déranger certains lecteurs. Nous en discutions hier et je disais que pour le lire il ne faut pas avoir un compte à régler avec soi-même, avec son enfance, avec une douleur qui nous aurait touchés à une époque de notre vie, il peut faire resurgir des vieilles douleurs, on peut être tenté de refermer le livre parce que décidément ce n'est pas gai, non ce n'est pas toujours gai mais c'est la vie actuelle et quelquefois une vie que nous ne voulons pas connaître, c'est un auteur dérangeant.

L'histoire : Paul est un écrivain, scénariste (autobiographie certainement) qui ne supporte plus de vivre à Paris, il déménage pour St-Malo (comme Olivier Adam) il espère rompre avec le mal qui le ronge, la Maladie, autrement dit le mal de vivre, quelque chose qui le torture depuis l'enfance et qu'il n'arrive pas à définir. Il y a une différence de culture entre ses parents ouvriers qui habitent toujours la banlieue, celle à la lisière des cités et lui qui a évolué, il connaît un monde que ses parents ignorent, son père méprise ce milieu de l'édition, d'artistes, ce n'est pas le sien et il ne se prive pas de le faire savoir à ce fils qu'il voit si peu.
Paul a été élevé par une mère toujours soucieuse, elle avait peur que son frère et lui aient un accident, elle est souvent triste alors que sur certaines photos lorsqu'elle était jeune sans enfant elle souriait beaucoup au bras de son mari, un vrai décalage. Le père sévère, coups de pied au cul pour un rien, pas affectueux, Paul pense que son père ne l'aimait pas, ne l'aime pas.
Il y a la vie de Paul à St-Malo, séparé de Sarah sa femme qu'il adore mais qui ne peut plus supporter cet homme immature, buveur, plutôt égoïste sur lequel elle ne peut pas compter, elle a la garde des deux enfants si attachants et pour Paul c'est un déchirement.

"Moi qui au fond n'avais jamais été apte à quoi que ce soit. Qui avais tout déserté. Qui me réfugiait dans l'écriture pour vivre, sentir, goûter chaque chose, chaque heure comme elle disait. Moi qui était incapable de saisir la vie dans sa plus simple expression, d'en prendre possession, d'y être présent."

Arrive le jour où il doit se rendre chez ses parents pour s'occuper de son père qui se retrouve seul à la suite de l'hospitalisation de sa femme. Pour moi, ce sont les plus belles pages du livre, une grande émotion en lisant les sentiments qui agitent Paul face à ses parents qu'il ne comprend plus, trop de distance s'est mise entre eux et lui, il souffre de ressentir ce léger mépris qu'il a envers eux, ils sont restés là, lui est parti et son père est certainement dans le même état d'esprit, ils ne se comprennent plus, plus n'est pas le mot, ils ne se sont jamais compris. Le retour dans cette maison est pour lui un supplice, il lui semble avoir été si malheureux, il étouffait dans cet environnement.
Il y a la découverte de ce qui pourrait expliquer le mal de vivre de Paul, je ne vais pas vous la dévoiler.
La description du monde des cités est écrite avec des mots vrais, sans enjolivures, la cité est cruelle maintenant, elle ne l'a pas toujours été. Les retrouvailles avec ses copains d'enfance, on sent que c'est du vécu. Il y a les failles sociales de notre société, tous ces oubliés qui sont relégués en "lisière" d'un monde plus aisé.
Il y a la montée du FN, le chômage, le tsunami du Japon, tout ce qui fait notre actualité vu à travers les mots de l'auteur.
Le seul moment où j'ai versé quelques larmes en lisant, sa mère meurt à l'hôpital après avoir été renversée par une voiture après une fugue, elle est atteinte de l'alzheimer, elle est dans le coma, il lui prend la main, lui qui n'avait jamais eu un geste de tendresse parce que sa mère ne le faisait pas non plus, elle l'aimait mais ne le montrait pas :
"J'ai dit qu'elle n'avait jamais su me dire qu'elle m'aimait mais que moi non plus, et que voilà, je lui disais, même si rien ne m'assurait qu'elle m'entendait, voilà maman, je t'aime et je te remercie pour tout. 
Je sais ce qu'on dit les docteurs.
Que c'était tout bonnement impossible.
Mais sa main qui a soudain pressé la mienne, je l'ai sentie. Je jure que je l'ai sentie."

Je lisais quelque part que J.Benammeur disait que l'on avait que deux bras pour entourer les gens que l'on aime. Alors essayons de bien nous en servir.

J'ai ri à la description de la vie dans la résidence des retraités, son père si sombre, rigide se laisse aller face à ces femmes qui s'occupent de lui, il rit, joue aux cartes, devient enfin sociable, à la grande surprise de son fils qui lui rend visite avant de partir au Japon. Il n'a jamais vu son père avec cet air "libéré"..

Les dernières pages sont pleines d'espoir, il y a la reconquête de sa famille, de son couple, le désir d'être enfin en paix avec lui même.
On devine que l'auteur se cache en partie derrière Paul. Il paraît qu'Olivier Adam a beaucoup maigri ces derniers temps, dans le livre Paul pèse 100 kg.

Un très beau et fort moment de lecture. Je vous le conseille.

J'enchaîne avec deux livres de Barbara Constantine, plus légers.

LES DESSINS :

A.Montebourg, il reste au gouvernement, il ne faut pas accabler ce pauvre homme, il a beaucoup de choses à gérer en ce moment, sa vie sentimentale lui échappe aussi, Audrey a éteint la flamme avant les hauts fourneaux. "Oyez! Oyez!  mes gens, je suis un coeur à prendre."
















Rachida, tiens pourquoi pas avec Arnaud, je viens d'y penser.
Elle aurait un papa pour sa fille. Mais que font les agences matrimoniales??











J.M Ayrault - Il est triste, il maigrit, le poste de premier ministre est le plus exposé, c'est bien connu, mais est-il à la hauteur? J'espère que si la réponse est non il sera remplacé, il y a toujours un seuil de compétence chez un homme. En même temps, qui sera à la hauteur? A droite et à gauche la question reste sans réponse, j'en ai peur.

Bye MClaire.