samedi 12 juin 2010

MON BILLET D’HUMEUR :

Hier soir le foot a occupé ma soirée, ce n’est pas habituel, je ne suis pas particulièrement fan de ce sport, je préfère le rugby, mais là l’événement était planétaire, il fallait participer au moins en téléspectatrice. J’observais avec un regard de femme qui sait juste qu’il faut courir sur le gazon, garder le ballon, marquer des buts, et qui n’a jamais rien compris au hors-jeu, au corner et au coup franc, et pourtant je m’enthousiasme comme un aficionado, là je me trompe ce terme désigne l’amateur de course de taureau, mais un stade de foot ne ressemble t’il pas à une arène ? Ce qui a fait rire Christian, c’est ma réflexion sur « hublot », vous voyez le type qui brandit un panneau pour signaler qu’il va y avoir un changement, je me suis demandé pendant quelques secondes qui était ce HUBLOT que je ne connaissais pas et qui allait remplacer le beau Yoann Gourguff, « Mais bien sûr, m’a dit mon conjoint, ils sont d’ailleurs tous frères les remplaçants, ils s’appellent tous hublot ». Je suis pardonnable

Ce qui m’a agacé par-dessus tout c’est le bourdonnement des vuvuzelas, impossible de faire abstraction de ce bruit. Je suis allée chercher la bombe de raid pour tuer cet essaim d’abeilles qui s’était niché dans la télé, mais la conséquence a été inattendue, ce sont les joueurs qui se sont endormis, ils n’ont pas pu marquer un but, ma copine Jaco sur isc est allée chercher des boules Quies après avoir pensé tirer un coup de fusil dans l’écran, c’était plus raisonnable, pas pour le match, pour la télé. Sérieusement, ce bruit nuit vraiment au plaisir de regarder un match, on peut couper le son c’est vrai, un match de foot peut se regarder en silence, c’est même assez marrant de voir des hommes jouer avec une baballe sans paroles, mais il arrive que des commentateurs sportifs nous intéressent, ce serait dommage.
J’adore ces commentateurs, si prompts à s’enthousiasmer et aussi à détruire, des girouettes.
Mon prochain match à la télé France-Mexique, j’ai toute une semaine de tranquillité, les vuvuzelas ne me dérangeront pas, ils peuvent peut-être les interdire dans le stade, j’aime mieux la ola, les chants et les hurlements des supporters.

Ce qui m’intéresse vraiment dans le sport est plutôt l’effet psychologique sur les joueurs et les spectateurs. Hier soir, j’ai eu l’impression que l’équipe de France avait peur de marquer, tétanisée devant la cage du goal, depuis des semaines on critique cette équipe, comment ne pas perdre confiance en soi ? Cette foule qui attend l’exploit, on ressent une masse vibrante qui est prête à hurler sa joie ou à siffler la défaite, la frontière est mince, elle bascule très vite d’un côté ou de l’autre, elle attend la victoire, ce n’est pas tant parce que notre équipe va gagner qui fait notre joie, mais à travers les joueurs nous nous sentons grandis, notre drapeau peut s’élever très haut, on peut s’en défendre, mais cela s’appelle du chauvinisme, ça me fait penser aux gens qui ont une connaissance qui connaît elle-même une célébrité, ils se sentent valorisés, nos joueurs gagnent nous sommes les plus forts. Lorsque les matchs sont retransmis sur des grands écrans, il se passe quelque chose, une espèce de fraternité entre des gens qui ne se connaissaient pas une heure avant, on s’embrasse, on serre l’autre dans ses bras, on pleure ensemble, rare sont les évènements qui provoquent de tels débordements affectifs, j’ai vu cela en Algérie sur la place du gouvernement à Alger lorsque De Gaulle a clamé que l’Algérie resterait française, les arabes et les français se sont embrassés, l’enjeu était pourtant plus important que le foot.
Si nous gagnons un match c’est une joie immense, si nous perdons c’est exactement comme si nous avions perdu une guerre, oui que ça ! Personnellement, je dors très bien après une défaite, je ne suis pas une passionnée de l’exploit sportif. Je regarde et j’oublie.

Il y a un sportif qui a marqué ma mémoire et qui à mes yeux représentait l’exemple même du sport à l’état pur, c’est l’Ukrainien Serguei Bubka, le sauteur à la perche qui a été plusieurs fois champion olympique, on sentait une telle détermination dans son regard avant de s’élancer, et le geste était si beau lorsqu’il franchissait la barre, il volait, je ratais rarement la performance, j’étais fan.

On sait que le sport est gangréné par le dopage et l’argent, mais on ne peut s’empêcher d’aller applaudir le tour de France qui passe tout près de chez nous, d’encourager tous les coureurs après avoir attendu des heures pour une minute de bonheur. On critique les joueurs de foot à cause du salaire qu’ils touchent, mais les stades sont pleins de supporters prêts à s’étriper pour défendre leur équipe, les joueurs si bien payés sont toujours prêts à avoir un comportement de voyou sur un terrain, cela ne nous gêne pas, au contraire, ils redeviennent des humains à nos yeux, cela a été le cas pour le fameux coup de tête de Zidane, c’est un retour à la réalité. Je pense aussi que les politiciens raffolent de cet engouement provoqué par le sport, un mois de répit pendant la coupe du monde, on va pouvoir plancher tranquillement sur les retraites, Sarko pourra parcourir la terre entière dans tous les sens on ne critiquera rien, on a souvent dit que le sport était l’opium du peuple, nous allons pouvoir vérifier une fois encore. J’ai tout de même une statistique : Lorsque la coupe du monde est organisée en dehors de l’Europe, c’est toujours un pays sud-américain qui est couronné, Brésil, Argentine ou Uruguay pourquoi pas, nous verrons.

Pendant ce temps là il y a des africains qui se fabriquent des tongs avec les moyens du bord.











Cette semaine j’ai eu comme tout le monde une montée de colère à l’annonce du salaire touché par Christine Boutin, comment peut- on dire qu’une chose est légale pour un politique, alors qu’un retraité lambda ne peut pas travailler au-delà d’une certaine somme, si sa retraite ne lui suffit pas pour vivre décemment. En voilà une qui doit être bien contente que la coupe du monde occupe les esprits, nous allons oublier son cas, elle a renoncé à son salaire, mais certainement pas aux notes de frais qui ne manqueront pas d’être payées par notre trésorier national. Des milliers de gens circulent dans les embouteillages sans chauffeur avec l’obligation d’arriver à l’heure sur leur lieu de travail, pour elle c’est impossible, sa mission est urgente et tellement indispensable.

J’ai aussi regardé Bernard Tapie sur la 2, incroyable, il donne des conseils, connaît tout, fait le pitre, et son public est là, la mémoire de certains a une énorme capacité d’oubli ou ils ont une mémoire saturée, ils créent un Bernard Tapie tout neuf en oubliant ce qu’il a été durant sa période flamboyante. J’ai toujours pensé que nous étions incapables de vivre sans valeurs, là j’ai eu un doute.

J’ai lu ces derniers jours cet article sur Necker, si vous avez la patience de le parcourir, il est très intéressant, les siècles se suivent et se ressemblent. Necker était directeur général des finances sous Louis XVI, hé bien ce n’est pas bon signe. Bye MClaire.