jeudi 24 juin 2010


JEUDI 24 JUIN :

Une petite gazette pour célébrer ce jour.

Grève et manifestations pour défendre les retraites ce 24 juin. Est-ce un baroud d’honneur ou est-ce que les syndicats pensent vraiment que nous pouvons continuer à vivre au même rythme que pendant nos années de croissance ?
Lionel Jospin avait essayé de toucher à ce sujet sensible, j’ai beaucoup ri en lisant un texte du rapport Charpin qui affirmait que nous courions à la catastrophe, contrairement au rapport Teulade qui pensait que tout allait s’arranger avec la croissance. Je vous livre donc un passage du rapport Charpin, si vous comprenez quelque chose, chapeau !!
« La pension moyenne est proportionnelle à la pension du flux, avec un coefficient à 1, alors qu’elle lui était égale en indexation sur les salaires. Le niveau de la pension moyenne est donc inférieur lorsqu’il y a indexation sur les prix par rapport à une indexation sur les salaires. Mais le rapport étant constant dans le temps, le taux d’évaluation de la pension moyenne est, comme dans le cas précédent, celui de la pension des nouveaux liquidants, c’est-à-dire celui des salaires » je peux sauter une ligne en retapant cet extrait, vous n’allez pas vous en apercevoir, mais il prévenait « Le plafond risque de s’effondrer », là j’ai bien compris la conclusion faite de mots simples !!
Michel Rocard avait aussi essayé de faire des suggestions en 1992, mais il avait refermé le dossier en disant « Il y a là-dedans de quoi faire sauter cinq gouvernements » Je n’ai pas compté le nombre de gouvernements qui se sont succédés depuis.
Notre génération a eu beaucoup de chance, aujourd’hui 24 juin nous n’avons pas besoin de prendre le train, le métro pour nous rendre au travail, de subir toutes les galères d’une grève, mais nous restons attentifs, nous avons des enfants. C’est sûr, la médecine a fait tant de progrès, on soigne bien les personnes âgées maintenant, je ne sais pas si Monsieur Charpin avait prévu cela dans son rapport.

Si travailler est la pire chose qui puisse arriver dans la vie d’un homme avec le fiasco de la coupe du monde, faut quand même pas oublier c’est tellement important, des états généraux pour ça ! Alors nous ne sommes pas si malheureux en nous comparant au trois quart du monde qui a souvent faim.





24 juin 1961-

Il faisait très beau, l’excitation était à son comble à cette heure, 9h30, une jeune fille qui n’avait pas encore 19 ans, allait devenir une dame dans la journée. La robe achetée à Alger dans un magasin très chic était étalée sur un lit (je faisais des caprices, je voulais une très très belle robe). Toute ma famille était arrivée, les plaisanteries fusaient, j’avais une tante qui habitait Bab-el-Oued, elle avait donc tout un répertoire avec un accent irrésistible, lorsque nous allions chez elle le simple fait de dire « Je vous ai fait une bonne macaronade » nous faisait sourire. Le jardin allait se transformer en salle de banquet, nous étions confiants, il ne pouvait que faire beau, pour notre sécurité l’armée s’était postée sur les hauteurs tout autour de la maison, nous pouvions donc oublier pendant une journée la guerre et ses atrocités. Mon arrière grand-mère regardait avec gourmandise les préparatifs du repas, surtout la pièce montée qui retenait toute son attention.
J’avais connu Christian à 15 ans en allant au lycée, il était militaire et prenait le soleil avec un copain assis dans un fossé, il m’avait dit « Vous allez être en retard » et j’avais répondu effrontée « Vous croyez ? Alors si vous portiez mon sac j’irais beaucoup plus vite ». Nous étions devenus copains, mais « miam, miam » il était à mon goût et quatre ans plus tard, la mairie. J'étais vraiment émue ce matin en regardant les photos de mon mariage, je donnais le bras à mon père, il avait 44 ans le jour de mon mariage, la vie passe vite.
En sortant de la mairie il était tombé quelques gouttes d’eau, et tout le monde s’était exclamé « Mariage pluvieux, mariage heureux », le dicton s’est révélé vrai. En rentrant dans l'église grosse émotion, la femme d’un officier chantait merveilleusement bien et l’Ave Maria de Gounod nous avait fait frissonner. Nous avons dit « Oui », cela fait 49 ans que cela dure, au grand étonnement d’une vendeuse avant-hier « 49 ans ? c’est incroyable ». Non ce n’est pas incroyable si nous consentons à faire des concessions, à ne pas fuir à chaque fois que la vie nous réserve ses coups durs, à comprendre l’autre dans la limite du raisonnable bien entendu, la preuve, je peux regarder Gourcuff en disant « Quel beau mec » sans que mon conjoint réagisse, je devine votre pensée « Elle peut toujours à son âge » ? si, si Jean-Pierre, Yveline a raison Gourcuff est un beau mec. Nous avons eu trois enfants, nous avons donc multiplié par trois les sources de conflit d’un couple. Chacun à sa recette pour qu’un mariage dure. Nous l’avons fait, vous pouvez le faire !!

J’ai commencé « Métronome » de Laurent Deutsch, une lectrice de Plouharnel le faisait passer, le scrabble devient une bibliothèque ambulante. J’ai commencé à le lire hier soir, heureuse surprise, l’histoire vue à travers les stations du métro parisien. Il faut aimer l’histoire, et toutes les anecdotes racontées par cet acteur atypique.
J’avais acheté en poche « Autobiographie d’un grignoteur de livres » de Sam Savage, le grignoteur est un rat érudit. Il attend sur ma table de salon, j’ai pris ce livre parce qu’il y avait un bandeau rouge avec une phrase d’Alessandro Baricco « Si lire est ton plaisir et ton destin, ce livre a été écrit pour toi ». Le vendeur de la Fnac m’a dit que je n’allais pas être déçue, je vous en reparlerai. J’aime bien avoir des livres en attente, c’est rassurant, il n’y aura pas de manque. Bye MClaire.